Des dizaines de personnes qui souffrent de différentes maladies se donnent rendez-vous chaque matin au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma, non loin de l’hôpital sino-guineen. Là, diabétiques, muets, aveugles, malvoyants et autres handicapés y passent journée. Tous viennent chercher de l’aide pour satisfaire leurs besoins vitaux. Parmi eux, des sans abris, qui sont dans un besoin présent d’aide afin d’avoir où se caser.

Selon un constat fait par notre rédaction, ces citoyens laissent tout pour passer leur journée en attende d’assistance des bonnes volontés. Mais, une attente qui ne semble prospérer que par occasion. Rare sont les personnes dont les conditions de vie sont descentes qui pensent à ces mendiants. Pourtant, certains quittent des lieux très éloignés, dans l’espoir d’avoir quoi se nourrir.

 

« On souffre vraiment. On ne gagne pas à manger. Le prix de loyer est cher. Tous les jours nous sommes dans les rues. De fois nous ne gagnons même pas de transport pour rentrer. Par exemple, moi je quitte jusqu’à Sonfonia et on ne gagne rien. On a trop souffert. Certains d’entre nous sont diabétiques, on ne gagne pas à manger, et si une personne ne gagne pas à manger, elle ne gagnera pas le prix de médicament. Cela fait 10 ans depuis que j’ai commencé à venir ici . On demande à l’État de nous venir en aide. On souffre beaucoup, on a besoin de nourriture, et de logement », lance Lamarana Bah.

Cette dernière n’est pas la seule à se retrouver dans cette galère. Plusieurs autres partagent la même souffrance. Ce, malgré les nombreux appels, à travers les médias.

« Beaucoup de journalistes viennent fixer leurs caméras poir interroger. On a beaucoup parlé. Mais jusqu’à présent on ne voit pas de progrès. Maintenant nous sommes épuisées. On a parlé fatiguer, des gens nous amènent de la nourriture parfois un peu d’argent. Mais c’est à des occasions rares. Alors comme on ne gagne pas d’aide, on se remet à Dieu, parce que nous sommes vraiment fatiguées », nous a confié une autre qui préfère garder le nom.

Une soixantaine qui s’est apprêtée à nos questions a, à son tour déballé son sac de galère. Sa particularité, elle n’est plus apte à user de ses pieds comme d’autres de ses consœurs. Pire, elle n’a pas d’enfants.

« Ça fait 2 ans que je fréquente cet endroit. Maintenant je suis vieille. Je peux plus revendre, en plus j’ai des problèmes de pieds, je n’ai aucun enfant. Je loge à Gbessia-Kondebounyi. On a besoin d’aide, on a besoin de nourriture. On passe toute la journée sous le soleil ici, du matin au soir », nous a expliqué Mariama Diallo, rencontrée sur le lieu.

Malgré les multiples appels à l’aide de cette couche vulnérable, aucune action concrète des autorités n’est pour l’heure orientée vers ces personnes, afin d’assurer certains de leurs besoins.

Siradio Kaalan Diallo/ Fatoumata Diaraye Bah pour www.maguineeinfos.com