Pour rappel, ce lieu de culte  qui se trouvait à l’intérieur de sa cour familiale a été attaqué et  détruit par des individus non identifiés alors que lui-même était en détention extrajudiciaire sous ordre du préfet Amara Lamine Soumah. Une attaque, en guise de représailles au fait que, le célèbre promoteur du N’ko, administrait dans ce lieu de culte avec ses adeptes des prières musulmanes en langue du terroir au détriment de l’arabe.

Les jours qui ont suivi, il a été libéré, mais interdit d’exercer publiquement ses prières par le Gouverneur de région Sadou Keita et banni par toutes les autorités religieuses du pays.

Alors, que les poursuites qu’il a engagées au tribunal de première instance de Kankan contre les auteurs de la destruction de sa mosquée, n’ont jusqu’ici abouti à rien, il a formulé le désir aux autorités de rebâtir sa mosquée.

Celles-ci, à travers une décision du maire de Kankan, Mory Kolofon Diakité dont une copie lui a été transmis ce vendredi, 27 novembre 2020 à son domicile, s’oppose à cette volonté du promoteur de l’alphabet N’ko, de reconstruire sa mosquée.

« On voulait reconstruire notre mosquée car comme tout le monde le sait, des personnes mal intentionnées étaient venues la détruire en blessant au passage des membres de ma famille et en s’en prenant aussi à ma voiture. Bien-sûre, on a porté plainte. En attendant la réaction de la loi, nous avons avec mon accord décidé de reconstruire ma maison et ma mosquée. Cette mosquée se trouve chez moi, elle est pour moi et ma famille et non chez quelqu’un d’autre. Mais à notre grand étonnement, le chef de quartier est venu nous interrompre dans les travaux pour me faire savoir que je suis convoqué par le maire. Et ce dernier m’a intimé l’ordre dans son bureau de cesser la reconstruction de ma mosquée », nous a confié Nanfo Ismaël Diaby qui ne semble pas vouloir baisser les bras.

Il dénonce, un acharnement des autorités, contre sa liberté de culte. « Il (le maire), a fait un papier pour m’interdire de reconstruire ma mosquée. Je détiens ce papier. Peu importe ma façon de la faire, la prière, c’est entre l’homme et Dieu. Ça ne regarde personne d’autres. J’interpelle solennellement les autorités guinéennes, et les gardiens de nos lois ainsi que toutes les personnes éprises de bonne foi et les organisations des droits de l’homme sur notre situation. Car nous sommes vraiment intimidés et empêchés d’exercer notre croyance, comme nous l’entendons dans ce pays. Nous sommes vraiment privés de jouir de notre liberté de foi religieuse », a-t-il alerté.

Contacté au téléphone à plusieurs reprises, le maire de Kankan Mory Kolofon Diakité, n’a pas daigné répondre à nos appels.

Sekou Berete pour maguineeinfos.com