Nombreux sont les enfants qui passent la journée en train de vendre d’aliments ou divers articles sur le long des voies de la capitale guinéenne. Une bonne partie de ces enfants est venue des villages. Certains vivent avec leurs propres parents, pendant que d’autres sont dans des familles adoptives. Mais toutes ces catégories sont sur la pratique de cet exercice commercial.
Cette semaine, notre rédaction a promené son micro derrière ces enfants. En répondant à nos questions, ils ont donné diverses raisons. Certains sont élèves et d’autres non scolarisés. Entre les véhicules lors des embouteillages, ils revendent de l’eau, de fruits ou d’autres objets moins valeureux.
« J’ai 13 ans. Je suis élève de 6ème année.
Chaque jour , je sors à 17h pour venir revendre des pommes. Tous les jours je suis entre ces voitures pendant les embouteillages pour revendre jusqu’à 20h parfois. Je le fais pas par plaisir , je le fais par manque de moyens. Ma mère ne gagne pas beaucoup là où elle revend . Donc je suis obligée de l’aider pour avoir le prix des fournitures scolaires et autres. Je suis dans une école publique, chaque jour on nous demande quelque chose à payer », nous a expliqué Oumou bah.
Si Oumou Bah jumelle l’école à la vente, d’autres n’ont de temps que pour se faire de l’argent. Bon nombre de ces enfants viennent des villages.
« Je viens du village, je vis avec ma tante et son mari à Koloma. Je n’étudie pas. Et dès que je quitte l’école Coranique, ma tante me dit de venir au rond-point ici pour revendre de l’orange. Je reste ici jusqu’à ce que ça finisse avant de rentrer tardivement à la maison. Et souvent, j’ai peur d’être renversée par une voiture ou d’être kidnappée, parce que je viens du village, je ne connais pas très bien la ville », nous raconte Rabiatou Sow rencontrée sur la voie Bambeto-Koloma.
Ces deux ne sont pourtant pas les seules à se retrouver dans cette pratique. D’autres sont à Conakry pour les vacances. Mais avant de rentrer au village, ils sont soumis à ce petit commerce par leurs tuteurs.
« Je viens de Friguiadi dans Kindia. Je loge à château. Je suis venue pour les vacances à Conakry. Tous les jours je viens avec ma sœur ici pour revendre de l’eau, afin d’avoir de quoi acheter les fournitures scolaires. On fait des vas et des viens entre Château et Bambeto. Maintenant je suis habituée. Si on ne revend pas, on aura pas quoi amener à l’école », nous confie Maffing Camara, avec un seaux d’eau en sachet sur la tête.
Il faut signaler qu’on assiste souvent à des cas de disparition des enfants ou des viols sur mineures à travers Conakry. Certains sont tués dans des accidents de la circulation. Et ces enfants restent régulièrement exposés à des risques énormes. Pourtant, le département de l’action sociale profite à chaque occasion pour annoncer des mesures pour accompagner cette couche, très vulnérable. Mais jusqu’à date, aucune action concrète n’est réalisée.
Fatoumata Diaraye Bah pour www.maguineeinfos.com