C’est classique en Guinée ! A la veille de chaque remaniement ministériel, l’on assiste à des guerres de positionnement. Comme dans le film réalisé par Newt Amold, sorti en 1988, dans ce combat « Tous les coups sont permis ».
Pour être Ministre, ou pour redevenir Ministre, ils ne reculent devant rien. Les stratégies sont élaborées, les moyens réunis et les personnes capables d’exécuter le « sale boulot » sont identifiés. Tout se négocie même à des niveaux et par des méthodes incroyables.
Un beau matin, les guinéens se sont réveillés avec comme sujet du jour : Zénab Dramé. La Ministre de l’Enseignement Technique de la formation professionnelle est « accusée » d’avoir détourné 200 milliards de francs guinéens. Quel média n’aurait pas eu un record d’audience avec un titre aussi ronflant ? Le moment est aussi bien choisi pour incriminer la jeune Ministre. A la veille d’un éventuel remaniement ministériel. Comme c’est souvent le cas au lendemain des élections.
Ce n’est pas la première fois que certains « gros bonnets » tapis dans l’entourage même du Président Alpha Condé, tentent de ternir l’image de Zénab Dramé. Celle qui est plus connue avec le sobriquet « Zénab Nabaya » avait été la cible croisée de plusieurs clans qui étaient contre sa nomination à la tête du Département de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi. Qu’est-ce qui n’a pas été dit à cette époque ? A part peut-être lui renier même la nationalité guinéenne. Toujours sereine, Zénab Dramé avait réussi à prendre le dessus en observant de la hauteur. C’est avec cette même sérénité qu’elle traverse cette autre épreuve.
Pour revenir à cette « exclusivité » qui n’est basée que sur des suppositions, il y a lieu de citer certaines incohérences.
Primo, contrairement à ce qui a été écrit par l’individu qui se trouve à des milliers de kilomètres de Conakry, le Président Alpha Condé n’a pas rencontré la Ministre Zénab Dramé. Pas en tout cas sur ce sujet ; A plus forte raison lui exiger un quelconque remboursement.
Secundo, même Toto sait que le seul ordonnateur d’une dépense dans un Département, c’est le Ministre. Quel que soit l’influence ou l’autorité d’un DAF, il ne peut sortir un franc sans la signature de son Ministre qui en est l’ordonnateur. C’est quand même élémentaire M. le « Zournaliste ».
Tertio, Les 35 milliards dont une certaine presse fait allusion, et qui auraient été « reversés » dans les caisses de l’État grâce à « l’implication personnelle du Président Alpha Condé », n’ont jamais été décaissés.
Si ces « zouralistes » qui présentent cette affaire comme un trophée de guerre qui résulterait d’une enquête minutieusement menée étaient un peu professionnels, ils auraient au moins approché les services concernés ; Notamment la Direction nationale du trésor. Jusqu’à la date de ce lundi 7 décembre 2020, aucun centime sur les fameux 35 milliards n’avait été décaissé. Or, il faudrait bien que l’argent soit décaissé avant de parler de reversement. Ou bien ça aussi on doit vous l’enseigner ? Pour votre gouverne, toute dépense administrative doit suivre quatre étapes. L’engagement, la liquidation, l’ordonnancement (phase administrative) et le paiement (prise en charge comptable). Les trois premières étapes supposent que le contrôleur financier a déjà validé la dépense. Dès après la validation par ce dernier, l’État reconnaît sa créance et la partie comptable joue sa partition pour le paiement, en tenant compte de la trésorerie. Pourquoi devrais-je donner des cours à un « Docteur » en tout ?
Revenons à ce montant de 35 milliards. Cet argent, pour la gouverne des uns et des autres, doit servir à l’équipement des centres de formation professionnelle de Kankan, Siguiri, Kouroussa et Nzérékoré. C’est pour équiper ces instituts que le Gouvernement à travers le Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, a décidé d’allouer ce montant pour l’achat d’équipements. D’un montant de plus de 74 milliards, Mme Zénab Dramé a revu le budget lié à l’équipement de ces CFP à 45 milliards. Ça aussi doit être dit et connu. Contrairement aux mercenaires de la plume, nous avons toutes les preuves. Prouvez le si vous avez la preuve du contraire.
Contrairement à ce qu’ont affirmé nos apprentis sorciers, le décaissement de ce montant relève du Ministère de l’Enseignement technique et non celui du plan.
Mes chers « Zournalistes », retenez qu’il y a deux types de dépenses d’investissement. Les dépenses hors projet et celles avec projet. Et justement, ce sont les dépenses avec projet qui nécessitent l’implication du Ministère du Plan. Ça aussi vous devriez le savoir Monsieur « l’Inspecteur Colombo ».
En manque de véritables preuves, les journalistes-missionnaires se livrent désormais à de l’imagination. Comme dans un film de science-fiction. Confondant leur souhait à la réalité, ils soutiennent que la Ministre Zénab Dramé a été « pédante » lors du dernier conseil interministériel. Faux ! La Cheffe du Département de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a été plutôt convaincante dans ses explications. A tel point qu’aucun Ministre présent au conseil n’a trouvé un mot à redire. Prouvez-le si vous avez la preuve du contraire.
Dans cette affaire, la cible n’est pas forcément la Ministre Zénab. Mais les commanditaires n’en ont pas suffisamment dans le pantalon pour affronter directement cet homme qui est un proche collaborateur du Chef de l’État. Ces trois journalistes qui ont été reçus par ce haut cadre de la Présidence pour exécuter ce sale boulot sont connus. Ils ne sont pas à leur première tentative d’ailleurs. Pour ce haut cadre du grand palais, l’administration publique est son entreprise privée dans laquelle il doit placer qui il veut ; Et à tous les postes clés.
En Guinée, certains détenteurs de carte de presse confectionnée chez un prestataire dans le quartier, se prennent pour des citoyens qui sont au dessus de la loi. Avant même que la justice ne se prononce sur le fond du dossier, les mis en cause crient à une tentative d’intimidation de la part de la Ministre Zénab Dramé. Alors qu’en réalité, c’est elle la victime. Son statut de Ministre ne lui enlève en rien celui d’être d’abord et avant tout une citoyenne de la République. Elle a le droit de saisir la justice lorsqu’elle estime être brimée dans ses droits. Que les accusateurs fournissent les preuves au lieu de louvoyer et chercher des soutiens à gauche et à droite. En tout cas, rendez-vous est pris pour le 15 décembre prochain. Duralex Sedlex !
Par Aliou Balde