Nous sommes une veille nation, une veille civilisation. Notre pays, la Guinée, naquit le 02 octobre 1958, avant cette République, ce territoire existait déjà.
Ce territoire a connu les grands empires et civilisations africaines, nous en citerons l’empire du Ghana, l’empire Sosso, l’empire du Mali, l’empire Sonrhaï… Ces empires avaient des formes d’organisations politique, culturelle, sociale, économique… Les mêmes peuples actuels vivaient ensemble et cohabitaient dans des pactes traditionnels, qui les unifiaient au-delà de la diversité ethniques, religieuses, culturelles…

Ce pays, la Guinée, est une nation merveilleuse, cette nation est une mosaïque par sa diversité ethnique et naturelle. La Guinée est le reflet et la symbiose de l’Afrique, que vous constaterez en traversant ses quatre régions naturelles : la Guinée Maritime, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière.

En visitant la Guinée, vous aurez l’impression que vous quittez d’un pays à un autre, c’est de-là que nait la beauté de son paysage naturel, la douceur de son climat, la richesse de sa flore et de sa faune, ainsi que la diversité de sa population.

Apprendre à aimer la Guinée, c’est connaitre le pays dans sa diversité, son histoire, sa tradition, sa nature, sa beauté, son éducation, sa sociologie, son économie, sa géographie……

Ainsi, le ciment pour amener les Guinéens à aimer leur pays, la Guinée, c’est de comprendre la Guinée, c’est de permettre à chaque fils et fille d’avoir une bonne éducation, une bonne formation académique et professionnelle, c’est d’avoir un Etat protecteur, neutre et fort.

L’école doit être le centre de la République, elle doit être le lien sacré entre le citoyen et sa nation, avec sa composition historique, culturelle, sociale, car à partir de l’école, nous pouvons faire naître le citoyen guinéen amoureux de son pays, fier de ses ancêtres, le citoyen engagé pour lequel la nation est sacrée, la République est inviolable, l’Etat est un et indivisible.

Cependant, notre pays traverse une crise profonde ; une mutation d’une génération qui n’aurait pas réussi à transmettre les valeurs républicaines, mais un fils ne se plaint pas de ses pères, il doit se battre pour mieux faire que ses pères.
Nous ne devrons pas nous plaindre, nous devrons nous mettre au travail par la recherche de la vérité réparatrice, la justice réparatrice et le pardon réparateur.
Car nous ne devrons aucunement être des fils et filles de la haine, les fractures mémorielles de notre histoire commune ne doivent pas être des ‘’histoires’’, ne doivent pas non plus servir de tremplin pour des politiciens en manque de visions et d’offres politiques pour confondre nos institutions aux ethnies, aux communautés. Nous disons non, la Guinée a marqué son histoire en lettre d’or dans le panthéon des grandes nations du monde.
Cela se démontre, nous sommes descendants des hommes libres, attachés à la liberté et la dignité, la plupart des pays ont connu des siècles de colonisations, nous avons connu moins de soixante ans, car nos devanciers se sont battus jusqu’à bout de souffle, nous sommes les petits fils de :
Almamy Samory TOURE,
Almamy Bocar Biro BARRY
Mohammad Dinah Salifou CAMARA
Zégbéla Togba PIVI
Gbénkouno SADJI
Alpha Yaya DIALLO
Kissi Kaba KEITA

Après, les années de résistances, les colonisateurs ont gagné sur nos devanciers, notre pays fut alors colonisé, mais la lutte pour la liberté fut faite par les dignes héritiers de ses anciens, nos héros, nos aïeux, le peuple de Guinée après consultation suite au referendum gaulliste qui prônait la création de la communauté française. La Guinée fut la seule à rejeter et notamment son titre consacré à la communauté et proclame son indépendance le 2 octobre 1958.

En rendant un vibrant hommage à cette génération dont l’âge variait entre 17 ans à 40 ans, ELLE ! Cette génération a écrit une belle page de la liberté et de la dignité des peuples africains et opprimés du monde sous le leadership éclairé du feu Président Ahmed Sékou Touré et ses compagnons. Leur génération a permis la naissance d’une nouvelle Nation, une nouvelle République, un nouvel Etat, avec ses premières institutions, l’armée, la monnaie, la police, l’administration, les écoles, les collèges, les universités, les centres professionnels, les usines, les infrastructures socio-économique de base pour l’émancipation du nouvel Etat.

Notre choix a eu pour corolaire le rappel et rapatriement de plus de 3000 Français sous menace pour ceux-ci d’être déchu de leur nationalité, les infrastructures coloniales démolies, certains documents jetés dans les fleuves ou dans la mer, le rapatriement des devises importantes vers la métropole. La France de Charles de GAULLE ne pardonna pas le nouvel Etat Guinéen qui a mis fin son plus son plus grand rêve d’empire colonial au monde.

Une fois de plus, nous devrons à apprendre à aimer notre pays dans toute sa splendeur, dans sa joie, dans sa peine, oui, la Guinée a connu des périodes difficiles, son destin est prometteur avec son choix d’assumer et de choisir le difficile….

En conséquence, la métropole reconnait avoir fomenté énormément de complot contre la Guinée par complicité de certains de ses fils, oui et oui, il fallait détruire et provoquer la déchirure du tissu social, en profitant de notre fébrilité, il fallait nous faire regretter notre choix audacieux de liberté, notre peuple ne pouvait que choisir l’indépendance pour honorer toute l’Afrique et nos valeureux résistants à la pénétration coloniale. Oui, il fallait opposer les fils et filles de la Guinée dont certains passèrent l’arme à gauche dans des situations que nous aurons besoin d’élucider et faire lumière pour aider les générations futures à comprendre ses périodes dans toutes ses facettes.

Par ailleurs, après la mort du père des indépendances, la Guinée a connu un coup d’Etat, qui marqua l’arrivée des militaires au pouvoir, le 3 avril 1884 sous le leadership du feu Président Lansana Conté, l’enfant de Bouramaya.

Ce groupe d’officier fut alors embastillé par les Conseillers occultes pour savamment détruire l’essentiel de la construction de notre nation par la liquidation fantaisiste des industries, des acquis du régime précédent, en jetant le bébé avec l’eau du bain. Comme le dirait l’autre aucun régime n’est innocent, il faut simplement savoir faire sa mue, en gardant ce qui est à protéger et améliorant les faiblesses.
Avec la période des militaires, nous avons connu le multipartisme intégral qui malheureusement est en train d’être instrumentalisé à des fins communautés et ethniques.

Comme toujours l’histoire se répète en Guinée ! Dieu, dans sa grandeur, rappela à jamais le feu Président General Lansana Conté le 22 décembre 2008, comme pas coup d’éclat les militaires reprennent le pouvoir sous la houlette du Capitaine Moussa Dadis Camara, qui cèdera sa place au Général Sékouba Konaté après avoir échappé à un assassinat. Celui-ci conduira la transition qui prendra fin après les élections mouvementées de 2010.
Cette élection aura pour gagnant au deuxième tour, l’opposant historique le professeur Alpha Condé, le nouveau Chef de l’Etat et Président de la République, jusqu’à nos jours.

C’est pourquoi apprendre à aimer son pays, c’est aussi pouvoir surpasser les erreurs des différents régimes. Malgré les difficultés, notre nation continue sa marche vers le progrès. Chaque régime a pu poser des actions positives dans l’intérêt général. Certes, nous avons constaté des manquements, des faiblesses, des forces qui doivent être améliorés ou changés pour une Guinée prospère, riche, forte, développée, épanouie….

Loin s’en faut, loin de moi, faire un bilan contre bilan, c’est de permettre à chaque guinéen de chercher à comprendre son pays au plus profond, nous devrons sortir de notre zone de confort si dangereux, qui nous amène à la plus petite expression humaine, la manipulation ethnique et communautaire, qui est un recul pour notre pays.

Il n’y a pas de point final à l’histoire d’une nation, il n’y a que des virgules, à chaque génération d’y rajouter son récit, la nôtre est celle de l’engagement citoyen gage de la renaissance comme pour dire que plus la conscience élargit son champ d’action, plus le peuple s’éduque, plus la nation progresse.

La Guinée sera ce que nous voudrons, nous les fils et filles de Guinée, nous avons marqué l’émancipation du leadership continental, le leadership des jeunes d’Afrique, la Guinée y était à la tête, le leadership des femmes d’Afrique, la Guinée y tenait le porte flambeau, sans oublier que le leadership éclairé de notre père de l’indépendance a marqué le monde et particulièrement l’Afrique. Sous son bon office et la négociation, pour la première fois un président Africain intervenait dans une crise hors du continent et arriva à y réussir avec brio à mettre fin à la guerre entre l’Irak et l’Iran. Ce pays est un bijou pour les peuples anti-impérialiste et une grande nation de culture internationaliste d’après le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Aujourd’hui est un moment privilégié de marquer une pause pour évaluer les étapes franchies par notre pays, durant plus d’un demi-siècle en matière de développement humain, en faisant le point des succès, des difficultés, et des ambitions, et en tirant les enseignements des choix opérés durant cette période historique, et des grands tournants qui l’ont marqué. Notre objectif est de consolider nos choix d’avenir, clairement et en toute confiance, en soulignant au passage, en toute objectivité et en toute équité, les efforts qui ont été consentis pour mettre la Guinée sur la voie de l’édification d’un Etat moderne. Telle est la plus belle manière d’être fidèle à la mémoire des artisans de l’indépendance de la patrie, c’est le plus grand stimulus qui incite à redoubler d’efforts pour poursuivre l’œuvre d’édification d’une guinée forte, un défi qui ne saurait entamer la volonté de notre jeunesse imprégnée de l’esprit de nationalisme historique et acquises aux valeurs de citoyenneté démocratique.

A la lumière de tout ce qui précède, il est nécessaire de voir et de comprendre les acquis et les manquements et les perspectifs des différents régimes sans en faire un bilan de régime contre régime, mais un débat porteur d’idée nouvelle pour une Guinée forte, unie et développée, dont le pilier serait le mérite.
La Guinée a opté pour le travail, justice, solidarité, qui représentent notre devise, que nous devrons être capable de mettre en exergue tous les jours, selon notre statut d’ouvrier, cadre, haut cadre, manœuvre, planteur…

En écrivant, cette plume, depuis 2010 à nos jours beaucoup de guinéens (civils, hommes et tenues) sont tombés sur les balles assassines, des vies brisées, des biens publics et privés détruits, nous voulons justice pour ne plus jamais continuer à éloigner les Guinéens de la Nation, de la République, de l’Etat, pour apprendre à aimer la Guinée, le citoyen à besoin d’un Etat protecteur, justicier et équitable. Je m’incline pieusement devant la mémoire des victimes, paix à leurs âmes.
Enfin, apprendre à aimer la Guinée c’est aussi gérer autrement le pays, en rassurant les uns et les autres dans un esprit de travail, de justice et de solidarité. Alors balle à terre, aimons-nous, aimons notre diversité, cultivons et agissons pour la paix en GUINEE.

Préparons le lit du développement pour offrir des perspectives heureuses aux populations, surtout à notre jeunesse. Pensons à l’avenir de nos enfants, petits-enfants. Nous devrons les léguer un havre de paix et de développement harmonieux.

Par Soninké Diané, Consultant/Formateur