De nos jours nombreuses sont les filles et femmes qui s’invitent à l’utilisation du planning familial pour éviter une grossesse non désirée. Comme toute autre pratique, le planning familial a des avantages et des inconvénients. Mais le principal problème de cette pratique reste le manque de connaissance de son usage par les utilisateurs.

Pour lever la voile sur cette question généralement tabou, notre rédaction est allée à la rencontre d’un médecin. Au cours de l’entretien, le médecin interne a expliqué de long en large cette question. Dr Ibrahima Sory Barry a tout d’abord commencé par la définition du planning familial, dégager son importance, avant de s’attaquer au mode d’utilisation.

         DÉFINITION DU PLANNING FAMILIAL 
Autrement appelé la contraception, le planning familial est un ensemble de moyens temporaires et réversibles pour éviter une grossesse. Ça permet de ne pas contracter une grossesse lors d’un rapport sexuel.

 IMPORTANCE DU PLANNING FAMILIAL 
La contraception permet à la femme d’éviter les Grossesse non désirées, au couple de contrôler les naissances, d’améliorer la santé maternelle et pour certains (les préservatifs) de prévenir les infections sexuellement transmissibles (SIDA, les Hépatites virales B et C, la syphilis …)

DIFFÉRENTS TYPES DE CONTRACEPTIFS
Il existe plusieurs selon leurs modes d’action: il y a ceux qui bloquent l’ovulation comme la pilule, l’anneau vaginal ou le patch contraceptif.
Il y a ceux qui empêchent la rencontre des spermatozoïdes avec l’ovule, comme le préservatif, le diaphragme ou les spermicides.
Il y a ceux qui empêchent la nidation de l’œuf: le stérilet. Ils varient selon l’âge de la femme, la vie amoureuse, les pratiques sexuelles, les possibilités d’observance d’un traitement régulier à heure fixe…

     CONTRACEPTIFS HORMONAUX
Les principaux moyens de contraceptions hormonaux sont la pilule, l’anneau vaginal, le patch et l’implant sous-cutané sans oublier le dispositif intra-utérin. La pilule peut combiner l’effet de deux hormones, plus ou moins dosées selon les comprimés : les oestrogènes et la progestérone. Il existe aussi des pilules, appelées progestatives, qui ne contiennent que la progestérone. Elles ont dans les deux cas pour effet de bloquer le processus d’ovulation et d’empêcher la grossesse. Les contraceptifs avec hormones

• Les contraceptifs sans hormones et méthodes naturelles
Contraceptions sans hormones : diaphragme, stérilet, spermicides…

• La contraception d’urgence

 

• La contraception définitive : la stérilisation

Contraception masculine : préservatif, vasectomie. Le préservatif constitue le principal moyen de contraception masculine. Il empêche la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovule en rendant impossible l’ovulation et la grossesse. La vasectomie est une chirurgie qui consiste à sectionner les canaux transportant le sperme et qui entraîne une stérilisation définitive.

Il existe également des traitements hormonaux (pilules, injections, gels) qui empêchent la maturation des spermatozoïdes. La méthode hormonale qui consiste à administrer de la testostérone associée à de la progestérone pour entraîner une infertilité masculine n’est pas utilisée à cause de ses effets secondaires à long terme : baisse de la libido, acné, augmentation des risques de cancer de la prostate.

Les Types de pilules :
Les pilules séquentielles : au début, seul l’ostrogène est contenu dans les comprimés. Puis la progestérone est rajoutée en deuxième partie de cycle. Ces pilules miment le cycle naturel et ne sont prescrites que dans certains cas (après un curetage par exemple).

Les pilules estroprogestatives (ou combinée) : l’ostrogène et la progestérone sont associés d’emblée. C’est l’ostrogène qui fait la « force » de la pilule (50, 35, 30, 20 ou 15 gamma d’ethynil-oestradiol). Ce sont les pilules les plus utilisées.

Les pilules microprogestatives : ces pilules ne contiennent que de la progestérone et doivent être prises en continu. On les utilise après un accouchement chez les mamans qui allaitent par exemple.

La pilule estroprogestative :
Il s’agit d’un comprimé empêchant toute grossesse non désirée: c’est un contraceptif hormonal. Son action est réversible à l’arrêt de la prise. Son utilisation est facile, efficace et sans danger pour la femme si les contre-indications sont respectées. Certaines pilules dites « estroprogestatives » contiennent une association de deux hormones très proches des hormones naturelles de la femme : l’ostrogène et la progestérone. D’autres dites « microprogestatives » ne contiennent qu’un progestatif

LA PILULE EST-ELLE DANGEREUSE ?
Non. Contrairement à certaines idées reçues, la pilule n’est pas dangereuse. Elle ne rend pas stérile et ne donne pas de cancer ou de maladie. Rappelons également que les enfants issus de femmes ayant pris la pilule pendant des années sont normaux.

A QUOI RESSEMBLE LA PILULE ?
Ce sont des boîtes de 21 ou 28 comprimés (plaquette), selon le type de pilule. On utilise une plaquette par cycle.

POURQUOI EXISTE-T-IL AUTANT DE PILULE ?

Il existe différents dosages et différents mélanges d’hormones. De plus, le progestatif utilisé est plus ou moins « moderne » (c’est pour cela qu’on parle de « génération » pour les pilules estroprogestatives). Une grande variété de pilules permet d’adapter la prescription à chaque femme.

Des millions de femmes utilisent la pilule dans le monde et c’est le premier mode de contraception en France.

PEUT-ON FUMER ET PRENDRE LA PILULE ?
L’association tabac/pilule est très mauvaise. Elle accentue gravement le risque cardiovasculaire (infarctus du myocarde, thrombose). Pratiquement tous les accidents graves sont liés à un tabagisme, même peu important.
Il faut diminuer la consommation de tabac le plus possible et si possible arrêter. Si vous êtes une grosse fumeuse, on ne vous prescrira pas la pilule.

LA PILULE FAIT-ELLE GROSSIR?

La pilule ne fait pas toujours grossir. Il y a des femmes qui maigrissent sous pilule mais c’est plutôt la prise de poids qui entraîne des plaintes des utilisatrices. Quant aux kilos « pris », quand elle est liée à la pilule, ils sont de l’ordre de 0,5 à 3 kg (surtout chez les femmes prédisposées).
Les femmes ayant tendance à prendre du poids devront redoubler d’attention.

LA PILULE : COMMENT ÇA MARCHE ?
La pilule agit sur les 3 « verrous » de la contraception.Elle bloque l’ovulation : les ovaires sont « mis au repos » et il n’y a pas d’ovulation.

Elle empêche la nidation : l’endomètre est plus mince et est impropre à recevoir un éventuel embryon. Elle rend la glaire.

Cervicale hostile aux spermatozoïdes : la glaire du col de l’utérus est épaisse et empêche les spermatozoïdes de passer.

LA PILULE EST-ELLE RÉELLEMENT EFFICACE ?
Aucun moyen de contraception n’est sûr à 100 % mais la pilule est le moyen le plus fiable si elle est prise correctement. Tous les échecs sont dus à une mauvaise utilisation.

QU’EST-CE QUI SE PASSE DANS LE CORPS QUAND ON  ARRÊTE la PILULE ?
On prend la pilule quand on a besoin d’une contraception de longue durée (au moins quelques mois).

L’effet est réversible. Il suffit d’arrêter la prise de comprimé pour retrouver sa fertilité antérieure. 90 % des femmes qui arrêtent la pilule pour avoir un enfant sont enceintes dans l’année.

QUI PRESCRIT LA PILULE ?
Tous les médecins (généralistes ou gynécologues) peuvent prescrire la pilule, de même que les sage-femmes. On peut consulter ces professionnels de santé à l’hôpital, en cabinet ou dans un centre de planning familial (pilule et consultation gratuites pour les mineures).

CONMMENT SE PASSE POUR UNE CONSULTATION POUR UNE PRESCRIPTION DE PILULE ?

Le médecin (gynécologue ou sage-femme) va d’abord vérifier par un interrogatoire médical que vous n’avez pas de contre-indications à la prise de pilule.
Votre poids et votre tension artérielle seront vérifiés. Vous aurez un examen médical général succinct, un examen gynécologique avec réalisation d’un frottis cervical et un examen de la poitrine. A noter : l’examen gynécologique n’est pas du tout systématique chez les très jeunes femmes ou si vous n’avez jamais eu de rapport sexuel.
Le médecin vous prescrira, quelques mois suivant le début du traitement, un bilan biologique avec dosage de la glycémie, du cholestérol et des triglycérides.

QUELLE EST LA SURVEILLANCE D’UNE FEMME SOUS PILULE ?
Vous devez voir votre médecin une fois par an pour un examen clinique général (poids, tension, état général) et gynécologique (frottis de surveillance, seins).
Une prise de sang tous les 5 ans environ permettra à votre médecin d’effectuer un bilan biologique. Le médecin vérifiera votre bonne tolérance à la pilule.

COMMENT PREND T-ON LA PILULE ?

Pour les plaquettes de 21 comprimés : Il faut en prendre 1 par jour à heure fixe, pendant 21 jours et arrêter 7 jours pour « avoir ses règles ».

Pour les plaquettes de 28 comprimés (soit avec 24 comprimés actifs + 4 comprimés placebo, soit avec 21 comprimés actifs + 7 comprimés placebo). Dans les deux cas, il faut en prendre 1 par jour à heure fixe, tous les jours sans interruption.

Même si la contraception évite des grossesses non désirées à la femme, il faut tout de même souligner que cette pratique engendre parfois des conséquences néfastes sur la santé de la femme.

Fatoumata Diaraye Bah/Siradio Kaalan Diallo pour www.maguineeinfos.com