Les faits remontent au dimanche 31 janvier dernier dans le quartier Koliady dans la commune urbaine de Kindia. En classe de 9e, Kadiatou Keïta âgée de 13 ans, aurait été victime de viol de la part de Commandant Abdourahamane CAMARA en service au camp Kémé Bouréma de Kindia et également voisin à la présumée victime.
Après les enquêtes préliminaires, auditions et un transport judiciaire sur les lieux de l’acte, le présumé auteur est interpellé et écroué à la maison d’arrêt de Kindia depuis le 09 février dernier. La procédure judiciaire en cours traîne, constate la mère de Kadiatou Keïta. Dans une sortie médiatique ce jeudi 11 février, elle revient sur l’affaire et demande justice pour sa fille.
Dame Fatoumata SOUMAH indique dans son récit les tentatives de « magouilles et de sabotages » dont l’affaire a été objet lors de l’enquête préliminaire. D’énormes multiples vas et viens entre la gendarmerie territoriale et le tribunal de première instance sont enregistrés. À ces lieux, la maman de la victime dit avoir payé 500 mille francs guinéens pour les frais liés au transport judiciaire. « On me disait que le commandant passe la nuit en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie alors que c’était pas le cas. Je l’entendais depuis sa chambre chaque nuit. En plus, je le voyais mettre les correcteurs sur les procès verbaux grâce à la complicité de certains collègues de la gendarmerie. Une fois je me suis opposée à cette pratique en criant et le chef m’a vidé des lieux. J’étais obligée d’appeler Conakry pour que l’affaire de ma fille accélère. Depuis, une ONG m’aide dans mon combat », ajoute dame Fatoumata SOUMAH.
« On m’a informée que le commandant se trouve enfermé à la maison d’arrêt de Kindia. Le dossier se trouve maintenant au niveau de la justice. Le mardi dernier, le juge m’a fait part de la volonté des membres de la famille du commandant d’arranger l’affaire à l’amiable ». Plus que déterminée, Fatoumata SOUMAH ne veut rien d’autre que justice pour sa fille. « Je lance un appel à tous de m’aider. Ce qui est arrivé à ma fille est déjà arrivé on n’y peut rien. Mais je veux que justice soit rendue et le commandant puni à la hauteur de son acte. En tant que militaires, ils sont sensés défendre les pauvres et sauvegarder la quiétude à travers l’humanité. Mais si c’est eux qui s’adonnent à des pratiques pareilles, alors je demande que la rigueur de la loi s’impose à lui», conclut la mère de la victime présumée.
Kadiatou Keïta se remet peu à peu des séquelles du viol selon sa mère. Une mère qui dit attendre impatiemment l’ouverture d’un procès.
Pour le moment, aucune réaction de la hiérarchie militaire sur le sujet qui défraie la chronique à Kindia.
À rappeler qu’un autre militaire de Kindia cette fois en service au camp Samoroyah, a été récemment condamné par le TPI de la ville à 18 mois assortis de sursis et une amende de 2 millions de francs guinéens. Le sous-lieutenant Abdoulaye SOW avait été reconnu coupable de coups et blessures sur l’huissier Maître Thierno Arifou.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com