Selon un dernier bilan communiqué mercredi, au moins 31 soldats sont morts dans une embuscade dans le nord-est du Mali perpétrée 48 heures auparavant, ont indiqué des sources locales et militaires. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière attribuée à des jihadistes contre les forces maliennes cette année.

Une nouvelle attaque meurtrière dans la zone des trois frontières. Au moins 31 soldats ont péri, lundi, lors d’une embuscade dans le nord-est du Mali, près des frontières du Burkina Faso et du Niger, selon un nouveau bilan obtenu mercredi 17 mars de sources militaires et locale.

Un précédent décompte de l’état-major faisait état de 11 morts, 11 disparus et 14 blessés, suite à l’attaque survenue le 15 mars.

Ce bilan n’a cessé de s’aggraver depuis un premier communiqué publié tard lundi, plusieurs heures après l’attaque menée en milieu de journée contre la relève du poste de Tessit, au sud-ouest d’Ansongo.

Il pourrait s’alourdir encore, d’autres sources citant des pertes encore plus grandes dans les rangs de l’armée, qui a vu des centaines de ses hommes mourir de la sorte ces dernières années.

La relève est tombée dans une embuscade tendue par une centaine d’hommes à bord de pick-up et sur des motos, selon un récit fait antérieurement par l’armée sur les réseaux sociaux.

« Le nouveau bilan est de 31 militaires maliens tués. Les blessés ont été transportés à Gao pour des soins », a indiqué à l’AFP un commandant local s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison de ses contraintes hiérarchiques. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière attribuée à des jihadistes contre les forces maliennes cette année.

« Dans les rangs des terroristes, on a retrouvé 13 morts sur le terrain, et ils sont repartis avec d’autres corps », a-t-il dit.

Civils visés au Niger

Un document officiel que l’AFP a consulté rapporte 33 morts et 14 blessés. Un élu local a évoqué sous le sceau de l’anonymat 34 soldats tués.

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises. La crise s’est propagée au Burkina Faso et au Niger.

Le 15 mars, 58 personnes ont été tuées dans l’ouest du Niger dans des attaques attribuées à des jihadistes contre des civils de retour du marché et contre un village, à une centaine de kilomètres du Mali, dans la même zone dite des trois frontières.

Cette région, théâtre d’actions sanglantes de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), a fait l’objet, après janvier 2020, d’un important effort militaire de la force française Barkhane et de ses partenaires sahéliens, spécialement dirigé contre le groupe EI au grand Sahara.

Source : France24/AFP