La déclaration de la politique générale du gouvernement est une tradition républicaine dans laquelle le Premier Ministre, devant la représentation nationale, expose les grandes orientations de son programme de gouvernement, les principales réformes et mesures qu’il veut mettre en place.

En Guinée, depuis l’accession d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, cet exercice est devenu un moyen de supercherie pour amadouer nos compatriotes fatigués de 10 ans de mauvaise gouvernance et d’amateurisme au sommet de l’Etat.
Comment prendre au sérieux un gouvernement qui évoque la Guinée émergente à l’horizon 2040 et qui continue de diviser les Guinéens, de mépriser les plus faibles, de protéger et laisser agir impunément les assassins au sein de nos forces de défense et de sécurité ?

Les annonces faites par Kassory Fofana illustrent quasiment l’échec de la gouvernance Condé. Prenons quelques actions à titre illustratif.

Dans le domaine de l’électricité, en 10 ans, plus de trois (3) milliards de dollars américains ont été investis dans le secteur de l’électricité pour quel résultat ? A part Conakry, les principales villes de l’intérieur du pays sont plongées actuellement dans le noir. Les lampadaires solaires sont devenus des lointains souvenirs même dans la capitale. On nous parle également de plus de 300 millions d’euros comme subvention à l’E.D.G. Ce qui amène pointer le sérieux déficit de transparence et de gouvernance du secteur. En tout cas eu égard au résultat produit.

Dans le domaine de l’agriculture, force est de noter qu’il n’est pas la solution miracle pour développer la Guinée, mais elle peut néanmoins permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et réduire le poids de l’importation sur fond de subvention des denrées de première nécessité. C’est aussi un moyen de créer des emplois décents pour de nombreux jeunes déshérités.

Mais hélas, comme d’autres secteurs porteurs de croissance dans notre pays, ce n’est pas la priorité de la gouvernance actuelle.

Sur le plan Social, la gouvernance Condé a échoué sur tous les plans. Aujourd’hui, plus de la moitié des guinéens (53%) de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pendant ce temps, le gouvernement continue à crier à cor et à cri que le pays a un niveau de croissance de 5.2%, alors que le chef de ce même gouvernement disait haut et fort qu’il travaille à ce que la performance macroéconomique soit ressentie par les Guinéens dans leur quotidien.

Force est de également de reconnaitre que la Guinée va mal. L’inflation galopante, le chômage des jeunes, l’injustice, l’exclusion, la division ethnique, la fermeture unilatérale et injustifiée des frontières, les harcèlements dont sont victimes certains opérateurs économiques considérés proches de l’opposition notamment de l’ufdg… la liste est longue.

Ce matin dans les différents marchés du pays, un sac de riz se négocie à 360.000gnf, le sucre à 320.000 gnf, la farine à 310.000gnf etc…. Il faut arrêter de tromper l’opinion. Mentir au peuple, c’est à la fois le trahir et ne pas le respecter.

Dans ce discours, on ne retrouve nul part les explications sur la façon dont le gouvernement veut s’y prendre pour améliorer les conditions de vie et d’existence de nos compatriotes. Au contraire, la gouvernance cherche à préparer les esprits à une année difficile pour le peuple.

Pourtant, ils doivent savoir qu’il ne revient pas au peuple de payer le prix de la mauvaise gouvernance et de la gabegie financière. Qui ne se rappelle pas des allégations de détournement des 200 milliards qui ont éclaboussé une ministre et tout le gouvernement qui a confondu pour la circonstance la complicité à la solidarité gouvernementale.

Bref sur le plan politique, les 10 années n’ont servi qu’à exacerber les tensions et les divisions ethniques. Alpha Condé et son gouvernement cherchent désespérément à museler l’opposition et toutes les voix discordantes dans notre pays. Il y’a un plan concerté pour confisquer le pouvoir et d’instaurer une nouvelle dictature. Depuis 2013, plus de 285 de nos compatriotes ont été assassinés, 700 jeunes politiques et du FNDC croupissent illégalement dans les prisons de la honte. Le pouvoir utilise la violence et la terreur pour se maintenir dans le seul but de profiter des ressources du pays au détriment des ayant droits. Je ne parle pas des détenus politiques et de la fermeture injustifiée et inopportune des sièges et des bureaux de l’Ufdg.

Cet autre échec démontre clairement la médiocrité de ce gouvernement qui ne réussit malheureusement que dans l’esbroufe et la poudre aux yeux. Il appartient aux Guinéens de chasser tous ces imposteurs qui ont pris le pouvoir sans jamais l’exercer pour le bonheur de nos concitoyens.

Souleymane Konaté, Coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG.