C’est une première qu’un médecin sportif guinéen soit reconnu et diplômé par la Commission médicale de la FIFA. Avec 39 ans d’expérience en médecine sportive, Dr Moussa Bangoura vient d’être honoré par la Fédération Internationale de Football Association. Cette distinction a valu 38 mois de cours en ligne pour 42 modules de formation.

 

Mais qui est Dr Moussa Bangoura ? Comment est-il parvenu à franchir toutes ces étapes ? Quel est son secret de réussite et ses conseils à la jeune génération ? Pour répondre à toutes ces questions, notre rédaction a tendu son micro au diplômé de la FIFA. Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé, Dr Moussa Bangoura fait un Zoom sur son parcours qui l’a conduit à une telle réussite.

Bonjour Docteur Bangoura, parlez nous un peu de votre parcours en tant que médecin sportif!

 

J’ai fait mes études en Guinée. Et pour cette activité, j’ai été choisi par Dr Aboubacar Gueye, à l’époque médecin chef du centre sportif. C’était lors du premier séminaire de médecins sportifs en Guinée. C’était une première en Guinée et moi j’étais à Mali pour mon stage. Entre 1980-1981, ils ont organisé un stage lors duquel je me suis fait remarqué. C’est ainsi j’ai eu le contact avec le Dr Aboubacar Gueye qui a d’ailleurs facilité mon transfert vers le centre médico-sportif. Depuis cette période je suis avec les équipes nationales. J’ai aussi fait beaucoup de stages en Guinée et à l’extérieur pendant ces 39 ans. J’ai eu mon premier diplôme FIFA en 2008 à Dakar.

Vous venez de recevoir un diplôme reconnu et signé par la Commission médicale de la FIFA. C’est une première en Guinée. Dites-nous, comment avez vous apprécié cela ?

J’avoue que c’est un Challenge pour moi parce qu’avoir un tel diplôme sur le plan international est une fierté. Pour la petite histoire, j’ai eu l’opportunité lors du CHAN 2018 au Maroc de me faire démarquer à l’occasion d’une journée médicale organisée par la CAF. C’est une journée organisée à chaque compétition entre les médecins des différentes équipes. Après, on propose des formations aux médecins qui se font remarquer. Moi j’ai eu cette opportunité et je l’ai saisi par le biais du Manager médical de la CAF, à l’occurence, Dr Aboubacar Sidiki que je félicite de passage. Donc depuis janvier 2018, j’ai commencé les cours en ligne. Ça m’a valu 38 mois de cours pour 42 modules. Donc ça été clôturé par un diplôme que vous avez vu. C’est un diplôme reconnu et signé par le patron de Commission médicale de la FIFA.

Comment cette formation s’est passée en ligne ?

Ça n’a pas été facile. Parce que parfois je me levais à 1h ou à 2h du matin pour les cours. Mais comme j’avais déjà un objectif que je voulais atteindre, j’étais plein de motivation. Mais j’avoue que ça n’a pas été facile.

 

Ayant accompagné beaucoup d’équipes nationales à des grandes compétitions, quelle lecture faîtes-vous sur le plan médical du Football guinéen ?

Je crois que c’est une satisfaction puisque nos équipes sont toujours en très bon état de santé. Mais c’est une chose qui n’est pas facile, par exemple on a été récemment au CHAN au Cameroun où nous étions très en forme, malgré l’existence du COVID-19.

Comment c’était passé ce CHAN au Cameroun avec Lappé Bangoura et son équipe ?

On était au Cameroun avec l’équipe locale et c’est moi qui m’occupais de l’équipe. J’avoue que ça n’a pas été facile. Nous avons fait plus de 10 tests COVID-19 avec zéro positif. Ça été une satisfaction pour la mission de la CAF. J’ai été très stricte et j’étais accompagné par des médecins de l’ANSS, nous avons respecté les mesures barrières. Ce qui nous a permis d’obtenir un très bon résultat. C’est moi qui étais chargé de la gestion du plan médical de l’équipe. J’avoue qu’on a pas eu de problème majeur. Parce que la préparation pour la compétition a été très bien assurée avec le Sélectionneur Lappé Bangoura que je salue et félicite de passage. Parce que si on parle de Football, c’est le Sélectionneur, le Médecin et le Préparateur physique. On a donc travaillé en harmonie et tout s’est bien passé.

Quel est selon vous l’avenir de la Médecine sportive dans notre pays ?

Aujourd’hui nous avons beaucoup de jeunes qui exercent ce métier. C’est une occasion pour moi de lancer un appel à ces jeunes, il faut qu’ils apprennent, il faut qu’ils acceptent de se former. Il faut avoir un niveau, une expérience et une compétence.

Un message aux autorités pour mettre en valeur la médecine sportive ?

Il faut que les autorités s’engagent à construire d’abord un centre médico-sportif digne de nom. Parce que quand tu compares notre centre à ceux des pays du Nord, c’est un faussé. Il faut aussi avoir des spécialistes. Pratiquement notre pays n’a pas beaucoup de spécialistes dans ce domaine. Il faut une très bonne formation. Il faut savoir que ce diplôme que je viens d’avoir est le fruit d’un sacrifice. Ce n’est pas facile. Donc il faut la formation.

Entretien réalisé par Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com