L’Aubergine, le Piment et l’Huile de palme ne viennent pas dans un conteneur certes, mais se font de Luxe sur le marché guinéen ces derniers temps. Que est ce qui favorise donc la cherté des aliments locaux? Que faut-il faire pour trouver une solution? Des vendeurs grossistes apportent des précisions au micro de maguineeinfos.com.

Le mauvais état des routes, la crise sanitaire sont entre autres les raisons évoqués par les acteurs de ce secteur. A cela s’ajoute les tracasseries policières sur le long des routes.

« Vous savez les Guinéens comprennent mal les choses et après on continue à accuser les pauvres commerçants d’avoir augmenté les prix de façon fantaisiste. De nos jours, la cherté de nos aliments locaux est liée à deux facteurs principaux. Le premier volet, c’est dû à l’état de nos routes, par exemple un camion qui charge 1500 bidons d’huile en provenance de la forêt, à cause l’état de la route, ça résulte assez de pertes. Et le deuxième volet c’est au niveau de l’arnaque des policiers dont sont confrontés les commerçants en longueur de journée . Même si tes documents sont au complet, ton camion ne passera pas sans laisser un pot de vin et avec ça, toutes les routes sont inondées de barrage. Donc c’est ce qui fait que, quand le commerçant débarque sa marchandise au point d’arrivée, nous aussi on essaye de déduire toutes ces dépenses y compris le prix de magasin qu’on a effectué, avant de fixer le prix unitaire de chaque bidon. Un député a dit tout ça ne vient pas dans le conteneur mais j’avoue que ce que font les hommes en tenue sur ces routes, c’est plus dangereux que le dédouanement au port », dénonce Oumar Barry, vendeur d’huile de palme.

Ce cri de cœur est visiblement partagé par Laouratou bah, vendeuse de Piment à Matoto.

« Ce matin mon fournisseur m’a appelé pour aller récupérer mes sacs de Piment à Matoto. Mais il m’a vendu le sac à 950.000GNF. Il y’a aussi pour 1050.000GNF ça dépend du contenu des sacs et d’ailleurs des fois lorsque qu’il y a une pénurie de Piment, tu ne verras même pas la vente en gros c’est-à-dire par sac. C’est le grossiste lui-même qui vient détailler. Par exemple le plein d’une boîte à Tomate est à 60.000fg, le demi sac est vendu de 450 à 510.000GNF. Tout est extrêmement cher. l’Aubergine que vous voyez ici, j’ai cotisé avec une amie pour acheter le sac à 1.000.000GNF sans compter le transport, parce que mon capital ne pouvait me permettre d’acheter tout ça en gros. J’invite vivement les autorités à jeter un regard sur nous, ce que nous cultivons et surtout trouver une solution pour nos routes, ça impacte beaucoup nos marchandises si c’est pas livré à temps », indique t-elle.

Pour Makhissa Conte, cette augmentation n’est pas de nouveau sur le marché. Et souligne que le coup du transport et l’état de la route restent un véritable problème.

« Le prix du riz a augmenté et ça ne date pas de maintenant. Notre riz local appelé « borà malé » avant, le kilo était à 6.500, quelques mois après c’est venu à 7.500, mais aujourd’hui c’est vendu à 8.000GNF le kilo. Donc ce n’est pas de notre faute s’il y’a augmentation, le prix du kilo varie selon le prix qu’on prend par sac. Par exemple moi je commande dans mon village avec mes parents mais vu le coup de transport et les taxes policières, les prix grimpent du jour au lendemain », dit-elle.

Fatimatou Baldé pour maguineeinfos.com