Il est 8 heures 40 minutes, juste quelques instants après l’accident mortel. Nous voici arrivé sur les lieux du drame. Le camion qui aurait écrasé le conducteur de taxi-moto est encore immobilisé. L’engin commence à être saccagé quelques minutes plus tard par une foule de conducteurs de taxi-moto. La tension monte et les collègues du défunt tiennent à incendié le gros porteur. « On doit brûler ce véhicule. Nos vies ne représentent rien devant leurs yeux. Ils ont qu’a allé à la contournante pour y circuler librement mais pas ici au centre-ville » nous dit un manifestant sous le coup de la colère.
De plus en plus nombreux autour du camion, les conducteurs parviennent finalement à y mettre du feu. Leur message est clair. « L’autorité doit trouver des solutions à ce problème. Elle laisse circuler des vieux camions qui continuent à nous tuer. Alors que nous ne sommes pas des animaux (…) ils ont fait exprès. Regardez la ville, les gens sont assis pêle-mêle sur la route » lance cet autre conducteur de taxi-moto.
Sur les circonstances du drame, Simon Guilavogui conducteur de taxi-moto raconte. « Le motard avait voulu défier le camion. Mais la chaussée est devenue restreinte et du coup une autre moto était garée juste sur le trottoir. C’est ainsi qu’il est venu cogner cette dernière et tomber sous le camion »
Pour Simon, la colère de ce matin malgré l’intervention des forces de l’ordre, est le signe d’un ral-bol dont ils sont objet dans la circulation notamment de la part des gros porteurs.
Dans la foulée, les flammes du camion sont finalement maîtrisées grâce par les sapeurs-pompiers venus sous la protection des forces de l’ordre. Le périmètre est quadrillé par des gendarmes et policiers afin de limiter les dégâts.
Au micro de la presse, les autorités communales venues constater les dégâts, tentent de rassurer quant aux éventuelles mesures liées à la circulation des gros porteurs au centre-ville. « Après cet accident, des mesures seront prises pour obliger ces camions à passer par la contournante » déclare Mamadouba Souguéta CAMARA secrétaire général de la commune de Kindia
Vers 11 heures, le calme est revenu aux alentours du lieu de l’accident. Les autorités locales sont parvenues à enlever le camion incendié au milieu de la route.
L’autre victime de la moto à savoir le passager élève au centre de formation professionnelle de Kindia, a été admis au service chirurgie de l’hôpital régional de Kindia. Aucune information sur son état lors de notre passage. Ses amis de l’école, rencontrés dans l’enceinte de l’hôpital, s’en remettent à Dieu.
Dans la famille du jeune conducteur décédé, c’est la consternation. Sa femme a du mal à se remettre de la nouvelle. Mamadou Saïdou DIALLO s’est marié juste avant le mois de ramadan. Son corps a été remis ce même mardi à sa maman biologique pour inhumation au quartier Solia dans la commune urbaine.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com