Le Tchad bouge pour entrer dans une nouvelle phase et tourner la page d’Idriss Déby. Quelques jours après les obsèques du Maréchal Déby, le Conseil Militaire de Transition a nommé un nouveau Premier Ministre, chef du Gouvernement. Mais, selon plusieurs observateurs, le pays se plonge dans une situation à hauts risques, compte tenu de plusieurs facteurs sociopolitiques du pays.

 

L’ancien Premier Ministre guinéen lui par exemple, craint le pire dans les temps à venir. Kabinet Komara soulève quatre grands risques susceptibles à péser sur la stabilité du Tchad. Chez nos confrères de Fim FM, l’homme politique soutient que les Tchadiens ont encore du pain sur la planche.

« Le premier risque se trouve dans la famille du président itno. Tous ses enfants n’étaient pas d’accord pour que c’est lui qui est là-bas soit à la tête du pays. y a eu des discussions et ce n’est pas pour rien que le jour des obsèques ce n’est pas une seule personne qui a parlé au nom de la famille mais deux, voire trois. Donc espérons que la famille va s’entendre si non ça peut créer de gros problèmes.

Le deuxième risque c’est au niveau des militaires, les 15 personnes qui composent le comité transitoire sont toutes  de la famille du clan du Président Idriss Déby Itno. Alors est-ce que les autres militaires vont accepter cette exclusion ou cette main mise purrement ethnique sur l’armée et sur le processus?

Le troisième risque c’est par rapport à la classe politique. N’oubliez pas que pendant la période préélectorale on avait attaqué chez l’un des opposants et c’est l’actuel président qui aurait dirigé l’attaque et ce monsieur était en procès avec la femme du Président Idriss Déby Itno. Donc tout ça laisse au niveau de la classe politique, de la société civile un goût amère qui fait qu’en dehors du problème politique, il y a le ressentiment.

Le quatrième risque, c’est les rebelles qui, il faut le reconnaître ne sont pas que des rebelles. Certains sont aussi des partisans, d’autres parmi eux ont des liens avec la famille Itno et connaissent les coins et recoins du pays. Ce n’est pas seulement pour rien qu’ils ont pu facilement traverser tout le Tchad et se rapprocher à 300km de N’Djamena. Donc il y a énormément à craindre », alerte t-il.

Il faut signaler que les premières victimes sont tombées au Tchad sous les balles des forces de l’ordre, suite à une manifestation appelée par l’Opposition pour dénoncer le Pouvoir militaire. Ce qui revient à dire que les premières heures du fils d’Idriss Déby s’annoncent au goût âpre, juste quelques jours après sa prise du Pouvoir.

Mamadou Alimou Barry