A Dalaba, dans la région administrative de Mamou, plusieurs personnes ont perdu la vie par noyade à la rivière qui sert de l’eau à la population de cette ville. Le dernier cas en date, est celui d’un jeune élève en deuxième année, âgé de 8 ans qui s’est noyé le lundi 26 avril dernier et repêché le lendemain.

 

Le préfet qui dit être absent de Dalaba ce jour, a aussitôt annoncé des dispositions dès qu’il a reçu l’information. Boubacar Barry qui s’est confié à notre correspondant basé dans la région, a laissé entendre que bien avant sa prise de fonction, le maire de la commune urbaine avait déjà pris l’initiative de construire un bâtiment sur les lieux, qui devait abriter les services de sécurité pour sauvegarder le Lac, qui est d’ailleurs la source d’approvisonnement en eau potable de la population de Dalaba.

«Quand nous sommes venus, on s’est rendu sur les lieux, nous avons constaté la présence du bâtiment, nous avons vu le Lac et aussitôt on a demandé à ce que les services de sécurité puissent mettre des gens à leur niveau là-bas, pour pouvoir surveiller le lieu, parce-que nous avons appris que certains vont là-bas pour laver les linges, y en a même qui amènent les motos et c’est un lieu de refuse pour les jeunes qui se droguent ici. Ils prennent le chanvre indien, donc on a reçu toutes ces informations, il fallait voir comment arrêter cet aléa au niveau de Kampil», a expliqué le préfet.

Sauf que ces mesures n’ont jamais vu le jour. Pour cause, les agents qui étaient prévus pour assurer la sécurité du Lac, ont été mutés pour nécessité de service, selon les explications du préfet.

«Le premier groupe que nous avions ici, a été renvoyé à Labé. Donc c’est ce qui a fait que y’a pas eu un groupe de militaires à ce niveau. Parce qu’il fallait trouver des militaires là-bas, qu’on devrait poster. Donc, même la rémunération des agents du point de vue prime était discutée avec le Directeur de la SEG, qui en a appelé son Directeur régional, on a échangé ensemble, tout était au point. Mais, le groupe de militaires qu’on a, avait bougé. Y’a un deuxième groupe qui est venu. Mais ce groupe, on dit de ne pas les répartir dans les différents services en attendant qu’ils ne finissent leur formation. C’est ce qui a fait que depuis qu’ils sont venus, ils sont campés au camp, à Oukkordé. Vous ne voyez même pas les militaires en ville ici, ils sont en formation, ils ont envoyé les formateurs de Conakry, de Labé, de Mamou», nous a-t-il fait savoir.

Le préfet affirme aussi, qu’il avait conféré avec tous les présidents des quartiers, des districts et les chefs secteurs, pour dire aux citoyens de ne pas aller faire le linge au niveau de ce Lac. Le deuxième groupe de militaires qui suit actuellement une formation selon le préfet, est celui qui est maintenant attendu, pour définitivement tourner la page de ces multiples cas de morts qui ont endeuillé de nombreuses familles.

Mais, en attendant que ces militaires en formation ne soient disponibles pour les éparpiller dans les différents lieux stratégiques de Dalaba, comme l’indique le préfet, il annonce des mesures palliatives envisagées dans ce cadre, en vue de minimiser les dégâts dans ce Lac.

«C’est des séances de sensibilisation que nous avons engagées non seulement avec les élus, mais des messages sont passés à partir de la radio communautaire qui est ici, à Dalaba. Maintenant, les services de sécurité sont à pied d’œuvre, pour voir dans quelle mesure en attendant que ces militaires là ne soient mis à notre disposition, pour assurer la surveillance sur ces lieux. La police et la gendarmerie, malgré leurs faibles effectifs, sont en train de s’organiser, pour voir comment on peut barrer la route aux gens qui viennent vers ces lieux, tout en demandant également de voir comment on peut faire là-bas, la clôture. Parce que si y’a la clôture, ça peut amener à freiner la vague des personnes qui viennent sur les lieux. Les ressortissants sont en train de donner un coup de main, pour essayer de fermer entièrement le Lac, on a même interdit la confection de briques en amont, tout ça c’est pour éviter que l’eau ne soit troublée avant que son utilisation ne soit engagée. Les sévices de sécurité sont en train de voir comment solutionner la situation pour éviter d’autres cas de morts au niveau de Kampil», poursuit Boubacar Barry.

Selon des informations que nous avons pu glaner, quinze personnes dont la majorité seraient des étrangers, auraient perdu la vie par noyade dans ce Lac. D’autres sources même, parlent de dix-huit personnes. En attendant que les dispositions annoncées par le préfet ne soient mises en œuvre, les citoyens se servent de cette eau qui est d’ailleurs impropre à la consommation, à cause de la non protection de la source qui est exposée à toute sorte de saleté.

Mamadou Aliou Diallo