On l’a appris hier. Mariame Kandé a perdu la vie parce qu’elle a tout simplement été abandonnée par le personnel soignant, à cause de 700.000GNF. Cette scène qui s’est déroulée à l’hôpital régional de Kankan suscite colère et indignation chez l’opinion, surtout les proches de la victime. Joints au téléphone dans la marinée de ce Lundi, 17 Mai 2021, le Mari de la dame et son grand ont témoigné sur cette affaire jugée grave.
Depuis la confirmation de la mort de Mariame Kandé, sa femme reste plongée dans une profonde désolation, mais aussi une colère noire contre les responsables de l’hôpital régional de Kankan.
« Ma femme était en grossesse. Elle se plaignait de maux de ventre. C’est ainsi je l’ai conduit dans une clinique. Ceux-ci m’ont dit de faire l’échographie. Les résultats ont prouvé qu’elle avait fait une fausse couche, donc il fallait l’opérer et nettoyer son utérus. Quand je l’ai envoyé à l’hôpital régional, on m’a dit de payer 700 000 GNF. Aussitôt, j’ai informé un parent qui est en service là-bas. Ce dernier même m’a dit que la césarienne est gratuite. Le médecin qui devait s’occuper d’elle n’était pas d’accord avec la gratuité. Il a exigé une somme de 700.000GNF. Mais puisque la négociation avait pris assez de temps. C’est dans cette situation que ma femme a rendu l’âme », a confié le mari de la défunte.
Même version et presque même indignation chez Ibrahima Touré, grand frère de Mariame Kandé, décédée.
« Ma soeur était en état de famille, donc on l’a accompagné à l’hôpital parce qu’il y avait trop de douleur, ils ont demandé à l’hôpital de faire l’échographie, après l’échographie ils ont confirmé que c’est un cas de mort né. Dans ce tableau, on a demandé qu’elle soit mise sur observation mais on doit procéder à un travail pour évacuer le contenu de l’utérus. C’est là-bas maintenant, qu’on devait se voir avec la sage femme qui a demandé 700.000GNF à payer. Les frères qui étaient à l’hôpital sont tous venus demander à la dame de diminuer le prix. Elle nous a demandé de joindre son chef hiérarchie et ce dernier n’a pas pu convaincre la sage femme pour la diminution du prix, donc ma soeur a été mise en observation. Quand ma soeur a commencé à avoir des douleurs tard dans la nuit, nous avons appelé au téléphone la dame sans suite favorable, il y avait une équipe de soin et la fille s’est levée elle même pour demander une assistance. Cette équipe soignante répond à la fille d’aller se coucher et qu’elle arrive, une fois au lit, elle a commencé à vomir et mes deux sœurs qui étaient à son chevet ont eu peur et appelé au secours. Il a fallu que la famille vienne à 4h du matin, elle était dans un état critique. Informé de cette situation, c’est un groupe de soignants qui vient avec le chariot et on s’est dit qu’on attendait la mort de la fille parce qu’on n’a pas payé les 700.000GNF. Nous savons que beaucoup de femmes sont en train de mourir dans ces mêmes conditions, ce qui est grave, quand vous dites aux femmes enceintes d’aller à l’hôpital régional de Kankan, elles commencent à pleurer. Il faut que cette image change », indique Ibrahima Touré, grand frère de la victime.
Les faits se sont produits dans la nuit du jeudi dernier. Et l’enterrement a eu lieu le lendemain à 16heures, en présence du Préfet et du Directeur préfectoral de la Santé. C’est en tout cas ce que nous a confié Ibrahima Touré.
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