Depuis quelques jours, l’opinion assiste à un véritable passe de mots entre les responsables de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) concernant la question relative à la participation ou non de cette formation politique au cadre de dialogue mis en place récemment par le Professeur Alpha Condé, conforment aux recommandations des Institutions Internationales.

En effet, ce méli-mélo au sein du Parti de Dalein fait suite à la lettre adressée par les sieurs Ousmane Gaoual Diallo, Mamadou Cellou Baldé et Chérif Bah, tous en prison pour atteintes aux institutions, pillages et participations à des mouvements insurrectionnels, au peuple de Guinée pour exprimer leur souhait de voir le climat politique se décrisper dans notre pays.

Écroués depuis près de huit (8) mois maintenant, ces politiques en conflit avec la loi, en plus d’inviter les composantes de notre Nation à aller au dialogue, appellent les guinéens, selon leurs propres expressions, à promouvoir l’exercice d’une démocratie apaisée, l’unité et la réconciliation de tous les fils et filles de notre pays.

Si pour le commun des guinéens cette démarche de ces détenus est un aveu d’échec pour l’opposition qui pensait influencer les autorités guinéennes en brandissant , comme des trophées de guerre ,les menaces des eurodéputés contre des dignitaires de l’actuel régime, pour les responsables de la Direction Nationale de l’UFDG ayant rejoint le camp des embastillés par contre, cet appel au dialogue mérite d’être salué dans la mesure où, soutiennent ceux-ci, cela pourrait contribuer à la décrispation de l’atmosphérique politique dans notre pays.

Face aux polémiques persistantes que cette lettre a créées dans l’opinion, la réaction de la Direction Nationale de l’UFDG ne s’est pas fait attendre.

Dans un communiqué dubitatif et mal perçu par certains responsables de Cellou, notamment l’Ex député de Dinguiraye, Monsieur Maréga, et Mamadou Barry, membre du Bureau Politique, la Direction Nationale du parti de Cellou en déconfiture aujourd’hui affirme, je cite : «…En tout état de cause, la position de l’UFDG par rapport au dialogue politique relève exclusivement de la Direction Nationale du parti et de ses instances compétentes…. »

L’un dans l’autre, toujours est-il que Cellou Dalein Diallo se trouve dans une situation extrêmement difficile aujourd’hui. Partagé entre aller au dialogue dans l’espoir d’obtenir la libération de ses responsables ou ne pas aller du tout pour garder sa tête haute face au pouvoir en place ayant gagné son pari de faire de l’opposition l’ombre d’elle-même, le Leader de l’UFDG ne sait plus où mettre la tête ni à quel saint se vouer.

Le temps pour le mari de Halimatou Dalein Diallo de se décider, certaines formations politiques de l’opposition ont déjà confirmé leur participation à ce dialogue dont les destinées seront dirigées par l’ancien baron du régime du Général Lansana Conté (paix à son âme), Monsieur Fodé Bangoura, Président de ce qui reste du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP).

Mamadou Barry, secrétaire Général Adjoint de l’UFDG et membre du Bureau Exécutif, n’a pas eu tort d’avancer que l’UFDG est à la croisée des chemins. II reste à savoir si Dalein s’aventurera à prendre le contre-pied de la position de l’enfant terrible de Gaoual, ayant ouvertement affirmé à un moment donné qu’il n’est pas interdit de tuer un Président’’. En tout cas, on a encore bonne souvenance des acrobaties que le perdant de la présidentielle du 18 Octobre 2020 a eues à faire l’année passée pour se prononcer face aux attaques déplacées et répétées d’Ousmane Gaoual Diallo à l’encontre de Fodé Oussou Fofana.

Sayon MARA, Juriste