Après plusieurs mois de fermeture l’axe Conakry-Dakar sera bientôt réouvert si l’on tient compte de cet accord signé entre les deux pays lors du Sommet de la Cédéao à Accra, au Ghana, le 19 juin dernier.
Les autorités guinéennes et sénégalaises ont signé un accord de coopération militaire et technique qui tournera autour de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, le renseignement et les patrouilles mixtes, le long des frontières entre autres.
Même si la date de réouverture de cette frontière unilatéralement fermée par Conakry n’a pas encore été fixée, les transporteurs et commerçants guinéens se frottent les mains. « C’est un sentiment de joie et de fierté, parce que vous n’êtes pas sans savoir que, depuis 8 mois maintenant, nous nous battons auprès des autorités guinéennes pour cette réouverture », raconte Donzo Frébory, président de l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée.
« On peut chiffrer les pertes, ce sont des milliards et des milliards »
Huit mois se sont écoulés au cours desquels des pertes incalculables ont été enregistrées par les opérateurs économiques guinéens : « En plus, il y a eu beaucoup de dommages matériels, même humains, parce qu’on a eu des pertes en vie humaine. On peut chiffrer les pertes, ce sont des milliards et des milliards. Nous sommes en train de faire une évaluation nette aujourd’hui pour voir avec le gouvernement ce qui va se passer », rajoute M. Frébory.
Des centaines de camions immobilisés, des contrats entre camionneurs et transporteurs résiliés, des chauffeurs qui ont perdu leurs emplois. « Il y a eu des référés, des contrats de véhicules. Nous, nous prenons des véhicules à crédit, au travail payé. Donc, quand ils prennent le véhicule et que tu n’arrives pas à honorer tes engagements, il sera obligé de retirer le véhicule et le vendre ailleurs », explique Mamadou du syndicat des travailleurs dans le secteur des transports.
Cet accord entre la Guinée et le Sénégal paraphé en marge du sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Accra sera d’abord ratifié par le Parlement guinéen avant son application effective.
rfi