Si tout était permis dans les cérémonies de mariages et baptêmes à Timbi Tounni, sous-préfecture relevant de la préfecture de Pita, désormais cette situation est sous le strict contrôle de la ligue islamique sous-préfectorale de Timbi Tounni. L’autorité religieuse de cette sous-préfeture a pensé à la façon par laquelle les mariages et baptêmes sont célébrés dans sa localité pour limiter certaines dépenses jugées inutiles lors de la célébration de ces deux cérémonies traditionnelles au Foutah.
Dans un document de huit pages composé de 60 articles, dont nous possédons copies, les autorités religieuses de Timbi Tounni décident de tout revoir. De la forme du scellage du mariage, les comportements que doit adopter le couple marié, les dépenses qui entrent dans la célébration du mariage, mais aussi du baptême, la ligue islamique revoit tout et fixe des nouvelles mesures en vue selon elle, d’harmoniser l’union entre les conjoints.
Nous décryptons pour vous quelques points saillants du contenu du document qui ont retenu notre attention.
Ce document stipule en son article 1er que «toute cérémonie de mariage ou de baptême doit prendre fin au plus tard à 17h00 GMT», est-il mentionné à l’article premier.
Au tirte II du document qui parle du mariage, il est mentionné en son article 7, «il est interdit à la future mariée de se rendre au salon de coiffure le jour de son mariage».
A l’article 8 qui parle de mamaya ou ambiance, là aussi, la ligue islamique reste ferme. «les cortèges, l’animation musicale, l’invitation d’artistes/musiciens ou équivalent, les caméras et photos d’ordre commercial, Bayan et la robe de mariage occidental sont interdits».
A l’article 9, il est aussi «interdit de fixer l’argent aux habits, aux chaussures et aux parapluies». A l’article 10 également, «il n’est pas autorisé à la future mariée de réclamer de l’argent à son prétendant avant leur mariage», poursuit la ligue islamique sous-préfectorale de Timbi Tounni.
Côté légalisation du mariage, dont l’article 11 fait état, «il n’est autorisé d’envoyer pour la légalisation du mariage que la dot, les noix de colas (Goro bolonda), le tapis de prière de la maman, Fanda Koumpital 10.000 GNF pour la mosquée et les frais du certificat et de l’acte du mariage, actuellement 100.000 GNF pour les deux pièces».
Concernant la dot, les autorités definissent cela en deux catégories.
Dans la première catégorie au niveau de l’article 12, «la dot minimale pour une fille qui n’a pas été mariée auparavant et n’a eu aucun enfant est de un million de francs guinéens», tandis que «la dot minimale pour une femme divorcée ou veuve est de 600.000 GNF».
Plus loin dans l’article 18, il est dit qu’il doit y avoir dans la valise que « sept complets de qualité, y compris celui que la mariée doit porter après avoir enlevé le voile traditionnel (Céléli), trois paires de chaussures de qualité, un tapis de prière et quelques petits objets de parure ou de toilette».
A l’article 20, «le nombre de plats ou bols (Gniiri Foutou) est limité de rigueur à sept (des bols de trois, de quatre, de cinq mesures maximum), mariage et baptême plus 100.000 GNF».
Le nombre de plats pour la légalisation du mariage (Houmougol dewgal) est «fixé à deux».
Pour le plat de la lignée (Moussidal), «le nombre est limité à deux. Un plat pour les hommes et un pour les femmes».
Aussi, «tout argent, cadeaux de quelle que nature qu’ils soient reviennent à la mariée».
Au niveau de l’article 27, «les cotisations conditionnées sont interdites. Il s’agit par exemple de dire dans une famille que chaque membre doit participer à hauteur de tel ou tel montant, ou objet pour telle cérémonie. Or, tout le monde ne dispose pas de mêmes moyens, alors chacun participe selon ses moyens et sa volonté».
Autre mesure concernent toujours le mariage, c’est le cadeau du lendemain du mariage. Là aussi la ligue islamique tranche.
«Les cadeaux du lendemain du mariage (Lalogal), les cadeaux avant mariage, (sac de riz, bidon d’huile et viande), raccompagnement de la nouvelle mariée (Dhowtitougol), ou bien lier une autre cérémonie religieuse à la même date que la fin du veuvage sont interdits».
Les boissons gazeuses ou jus sont «facultatifs et limitées à huit casiers au maximum», lors de la cérémonie.
Il est également dit dans larticle 35, qu’aucun parent n’a « le droit de cacher les défauts de son fils ou de sa fille, dont il est au courant, (grossesse, crise, maladie contagieuse, diabète, cancer, folie instantanée, vol, etc.».
Concernant le divorce, «toute femme qui occasionne un divorce prématuré sans raison valable, doit rendre la valise et son contenu à son ex mari».
«La cérémonie de fin de veuvage , la veillée et toute autre chose qui s’y rattache sont désormais interdites».
Une commission mixte composée des membres de la société civile et de la ligue islamique sera mise sur place pour vulgariser le contenu de cette décision en vu de sa large compréhension par les citoyens de Timbi Tounni a fait savoir la ligue islamique de cette sous-préfecture.
En cas de non respect de ces mesures, les récalcitrants seront frappés d’une amende qui s’élève à trois millions de francs guinéens, sans quoi, il se verra isolé par les différentes couches de la société de Timbi Tounni, ainsi en ont décidé les autorités religieuses de cette sous-préfecture.
Décryptage: Mamadou Aliou Diallo