Kourou était un district relevant de la sous-préfecture de Ditin qui vient d’être érigé en commune rurale par le pouvoir. Cette nouvelle commune rurale est composée de quatre districts. Mais, déjà même pas six mois depuis son érection en commune rurale, des bruits commencent à jaillir concernant l’installation de la délégation spéciale.
C’est en fin mai que le préfet de Dalaba a instruit le nouveau sous-préfet de Kourou, Jacob Diawara de faire une liste de sept membres pour la délégation spéciale de Kourou. Le sous-préfet pour exécuter l’instruction de sa hiérarchie, a convoqué les quatre présidents de districts, pour former ensemble la liste. «On a pris dans chaque district une personne, dans les grands secteurs on a pris les trois, ça fait sept. Mais ça été dit, que ni le sous-préfet, ni le préfet ne vont nommer le président et le vice-président. Ça c’est une décision ministérielle. Tout ce que nous on peut faire, c’est de faire une liste seulement, on a fait la liste ensemble», explique le sous-préfet.
C’est la formation de cette liste donc, qui n’a pas fait plaisir à l’un des prétendants au poste de président de la délégation spéciale de Kourou, qui a fait déborder le vase.
«Derrière moi lorsque je suis venu à Ditin pour la saisie le lendemain dimanche parce qu’on a fait le samedi et le lundi le 31 juin, le préfet devait déposer ça au niveau du département. Le deuxième sur la liste n’était pas content, il dit normalement c’est lui qui doit être le premier sur la liste. Lui, il n’est pas du district du centre, je lui ai dit celui que j’ai mis ici, il n’est pas président, je ne suis pas habilité à dire à quelqu’un qu’il est président. J’ai dit comme on doit toujours commencer par 1,2,3…par ordre, c’est comme ça que j’ai aligné, il a dit d’accord. Moi je croyais que le problème était fini parce qu’on a mangé, on a prié ensemble», raconte le sous-préfet, qui est d’ailleurs accusé d’être celui qui est en train d’entretenir cette crise. Mais, il n’est pas seul, il y a aussi le préfet et même le gouverneur.
Le deuxième sur la liste n’étant pas satisfait du choix fait par le sous-préfet, conteste et compose sa propre liste.
«C’est le lendemain maintenant lui et quelques éléments se sont retiré pour former un autre groupe pour dire qu’ils ne sont pas contents, qu’ils ne sont pas d’accord avec la liste. En ce moment moi j’étais déjà à Dalaba, j’ai déposé la liste au préfet. Ils ont informé le préfet, monsieur le préfet dit non. Ce qui est officiel, c’est la liste envoyé par le sous-préfet de faire, parce que c’est à lui on a demandé une liste. Vous n’êtes pas habilités à faire la liste. Si c’était une élection y a pas de problème, chacun est libre de se présenter. Il dit mais, la liste qui est venue là, moi je l’ai envoyé à Conakry. Ils ont envoyé leur liste le préfet dit qu’il ne prend pas», nous explique notre interlocuteur.
N’ayant toujours pas obtenu satisfaction chez le préfet Boubacar Barry, les contestataires sautent le préfet et débarquent cette fois-ci chez le gouverneur avec leurs ressortissants qui sont à Conakry, affirme Jacob Diawara. La situation est devenue sérieuse, le gouverneur arrive à Kourou pour tenter de taire les divergences. Mais, ce déplacement du gouverneur n’aura pas suffi pour ramener les protagonistes à la raison.
«Après le Ministre avait dit au préfet, que la liste qui est venue, chacun n’a qu’à venir signer devant son nom, le préfet était venu faire le travail, il a déposé une liste. Après avoir déposé la liste, le Ministre a fait sortir une décision, il a pris deux parmi les sept. Y a un autre groupe qui dit que jusqu’à présent ils ne sont pas d’accord pour cette liste encore. Monsieur le Ministre a dit à Monsieur le préfet d’appeler les deux protagonistes Mamadou Sylla et Gassama de venir aujourd’hui à Conakry il va les entretenir. Ils étaient venus depuis hier, ils sont là-bas mais je ne sais pas ce qui est sorti d’abord comme je n’ai pas été invité par Monsieur le ministre», fait comprendre Jacob Diawara.
Selon le sous-préfet, le deuxième groupe serait parti encore à Conakry chez le ministre Boureima Condé pour se plaindre sur le préfet et le gouverneur. Il nous confie aussi que le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a sorti un arrêté, nommant un président et un vice-président sans dévoiler les noms de ces deux personnes nommées, sous prétexte qu’il n’a pas vu la liste.
Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com
