Plantée au milieu du crâne, entourée de perles décorées, le Djoubadhé est une coiffure qui identifie la Guinée à travers sa culture peulh. Rare dans la société, le Djoubadhé regorge pourtant une énorme valeur et une particularité bien remarquable.

Pour en connaître davantage, notre rédaction a interrogé l’une des bibliothèques qui hisse la culture guinéenne à travers le monde. Au micro de maguineeinfos.com, Hadja Zenab Koumanthio Diallo a fait un zoom sur l’histoire de cette coiffure. Notre interlocutrice a également donné la particularité du Djoubadhé. Selon elle, cette haute coiffure n’existe que dans les zones du Foutah Djallon.

« La Coiffure Djoubadhé c’est la coiffure des princesses. Elle a été identifiée dès l’arrivée des premiers peulhs dans la région du Foutah Djallon. Vous savez que les peulhs seraient arrivés derrière leurs bœufs, d’après l’histoire. Ils étaient venus avec des femmes et des enfants. Les populations qui y habitaient étaient déjà interloqués à cause de cette coiffure haute au milieu du crâne, avec beaucoup de perles autour de la tête. Il y a une légende qui dit que cette coiffure a été remarquée par un grand chef Peulh, lors d’une cérémonie qui avait été organisée et des jeunes filles devaient être là en train de danser devant le chef. Et que l’une d’entre elles était tressée hautement, ça attirait l’attention de tout le monde. Et puis quand on a demandé, ils ont dit que c’est ce qu’on appelle le Djoubadhé », explique la Directrice générale du Musée du Foutah.

Quelle appellation peut-on donner à cette coiffure en français ?

« Les français l’ont appelé le Cimier, qui viendrait du mot CIME, qui signifie Hauteur. Tout ceci c’est parce que la coiffure est haute et est placée au milieu de la tête », informe t-elle.

L’autre distinction du Djoubadhé, est qu’il n’est pas compatible à tout le monde. Elle est réservée à une classe plus nantie.

« Ce n’est pas tout le monde qui la portait. Imaginez une servante qui a la lourde charge de transporter de l’eau sur sa tête, des fagots de bois…, ne pouvait pas se permettre de faire cette coiffure haute sur sa tête. Si on porte cette coiffure, c’est une jolie parure, c’est tout le monde qui vient regarder, c’est tellement beau. Ça n’existe nulle part si ce n’est au Foutah Djallon. L’histoire reconnaît que partout où on porte cette coiffure, la culture Peulh est vue. C’est un patrimoine culturel comme le bonnet appelé, Poutô », enseigne Hadja Zenab Koumanthio Diallo.

Force est de constater que cette coiffure rare, spéciale et représentative, tend à disparaître. A date, rares sont les coiffeuses du Djoubadhé dans notre société. Une chose qui inquiète à plus d’un titre, la Directrice générale du Musée du Foutah Djallon.

Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com