Ce qu’il faut dire pour l’instant, c’est qu’on avait pas besoin d’en arriver là. Pour nous qui soutenons la Transition des militaires au Mali, il est inadmissible de ne pas dire la vérité aux Maliens : on ne pourra pas organiser des élections inclusives et crédibles dans les délais prévus par la Charte de la Transition. C’est une question de bon sens. Faire des élections bâclées et reprendre les contestations, ce serait un suicide pour la survie de l’Etat. Le Mali ne peut pas se permettre de louper ce grand rendez-vous avec son destin. Il faut le dire sans ambiguïté. Il n’est donc pas nécessaire de créer d’autres situations plus << complexes >> pour jouer sur la carte du << réalisme >> ou de la << gravité >> de quelque situation qu’il soit, pour faire reporter les échéances électorales. Ce serait à la fois malhonnête et un moyen de << soupçon >> du goût de pouvoir – comme Dieu sait qu’il en fuse partout aujourd’hui – sur une chose aussi vraie. On devrait plutôt choisir de dire la vérité… Ceux qui ne sont pas d’accord ont aussi le droit de protester, de manifester leur désaccord. Ils ont des raisons de douter, ils en ont le droit.
Ce qu’il faudrait plus prendre en compte, c’est le risque d’exaspération des populations qui au bout du rouleau, ne voudront plus rien savoir. Ce sera le chaos et le début d’une situation dangereusement contagieuse ( à la fois pour tout le Mali, mais aussi pour la sous-region où beaucoup de pays font face à des crises sociopolitiques très sérieuses ). Il serait donc intelligent et plus constructif de ne pas faire place aux règlements de comptes, à la chasse aux sorcières contre toutes les voix discordantes. Ce serait un gâchis en termes de temps et de crédibilité. Prendre la mesure d’expliquer clairement aux Maliens les << nécessités >> et les préalables des élections à organiser… Voilà ce qu’on demande à Assimi Goïta et ses hommes.
Sinon à part ça, si ce n’est pas dans les films nollywoodiens ( du Nigeria donc ), il est très difficile de faire avaler cette tentative de meurtre ( je n’ai pas dit qu’elle n’est pas vraie ). Voyons un peu le contexte : un chef militaire doublé de Président de la République, dans une transition pilotée par l’armée, les gardes du corps nombreux ( toute la sécurité présidentielle ), c’est avec un couteau qu’on préconise pour << tenter de l’éliminer >>, dans une mosquée … ?
Du COURAGE pour expliquer ça aux abécédaires de la politique. A moins que ce jeune soit fou ou un << TERRORISTE >>. Il paraît qu’il en existe au Mali. On dit souvent que les terroristes n’ont rien à craindre si ce n’est l’Enfer lui-même.
Par Ali CAMARA