Du tonnerre qui précède le mauvais temps, s’amenera t-il la malédiction des anciens ? Leurs enfants ont été oubliés. On a promis l’éléphant pour le repas en famille. Mais on a traîné le bouc par ses cornes. Quelques-uns ont partagé la chaire et ils ont jetés les os aux autres.

Mais l’étouffement d’un peuple n’entraîne tôt ou tard que la plus légitime et la plus brutale des colères… Un peuple, c’est comme un serpent bois a dit la sorcière. On peut l’amuser, le trimballer; mais il faut prendre garde à ce qu’on ne piétine pas sa queue. Il peut se révéler très imprévisible.

Quand le charme cousu et la bouche mielleuse des politiciens ne seront plus que le reflet de leur enrichissement insolent et égoïste – par le mépris des siens – plus personne ne servira le respect. Ce sera ainsi à chaque fois que la justice sociale n’aura rien foutre des aspirations des populations à la base.

Quand la rhétorique officielle tournera à l’ivresse et l’arrogance. Quand les populations se lasseront des promesses interminables et la misère du quotidien entretenue par l’échec des politiques de gouvernance, la dune de sable sera balayée par le vent de la colère légitime. Le << baobab >> sera déterré et nulle force ne saurait braver un peuple en quête de son destin. Car un peuple qui prend ses responsabilités est un peuple qui a longtemps été abusé…

Ceux qui s’affirment à outrance en piétinant les plus démunis. Ceux qui refusent de tendre l’oreille aux cris mille fois répétés des douleurs des masses. De tous ces séides dont le degré d’acrimonie n’a d’égal que le plaisir de faire du mal. De tous ces hommes et femmes de grand estime dont la << circonspection >> s’est avérée << une douce complicité >>. De tous ces << griots >> politiques, riches en vers et éloges, mais avides de bon sens et de dignité. Cette conventicule de gens de peu de foi et déficiente d’amour pour leurs semblables, c’est la plus perdante de l’histoire. Ils sont le poison de notre société. On enseignera aux futures générations comment l’espoir qu’ils incarnaient s’est avéré une grande déception.

De manière constante, la résignation d’un peuple tenaillé est la preuve de la violence des blessures de désenchantement et du sentiment de revenge, enfoui ou hésitant, mais assurément prompt au moment venu…

Tôt ou tard !

La guinguette des initiés…
Cordialement.

Par Ali CAMARA