Depuis l’évasion spectaculaire d’un des détenus les plus « surveillés » de la Maison Centrale de Conakry, les autres détenus notamment ceux incarcérés pour des raisons politiques sont en danger. Leur sécurité et même leur vie sont menacées. C’est comme s’ils étaient responsables de l’évasion de ce détenu dont tout le monde sait qu’il a dû bénéficier de complicités à différents niveaux du « système ». Il faut espérer qu’une enquête sérieuse autour de la  » mafia des enlèvements avec demande de rançon » permettra d’élucider les circonstances de cette évasion et de situer les responsabilités.
Pour revenir à la situation actuelle au niveau du plus grand établissement pénitentiaire de la Guinée, on y note la présence d’éléments de la gendarmerie et de la police dont certains font partie de ceux qui ont procédé aux arrestations d’opposants politiques et qui se montrent particulièrement hostiles à l’égard de ces derniers.

En dehors du fait que les conditions de détention ont été durcies de façon draconienne, les détenus politiques et d’opinion sont particulièrement visés, surtout ceux d’entre eux qui font preuve de constance dans leur combat, même en  étant privés de liberté.

En particulier, les visites des familles des détenus sont rendues extrêmement difficiles voire impossibles. De même, ils ont difficilement accès à leur repas alors que beaucoup d’entre eux ont besoin, pour des raisons de santé, de s’alimenter à des heures bien indiquées.

C’est une autre grave violation des droits de ces combattants de la liberté qui se trouvent être persécutés même en détention.

La communauté internationale, les mouvements citoyens guinéens, les acteurs de la démocratie doivent accentuer les pressions sur le régime dictatorial de Alpha Condé afin qu’il rendre aux détenus politiques leur liberté et qu’il respecte les droits de l’ensemble des autres détenus. En réalité, malgré l’apparente sérénité qu’il affiche, il est très acculé par les pressions qu’il subit et totalement déstabilisé par le peu de crédit dont il jouit au plan international.

Alpha Condé, en tant qu’ancien prisonnier politique, n’est pas sans savoir que le détenu, condamné ou en attente de son jugement, a des droits qui doivent être respectés

En tout état de cause, il sera tenu pour responsable de tout ce qui adviendra aux acteurs politiques ou de la société civile qu’il tient en captivité.

SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC