Rien ne semble aller au sein du conseil communal de Batè-Nafadji, une commune rurale située à une vingtaine de kilomètres sur la route nationale Kankan-Siguiri. Le Maire Ibrahima Keïta a démissionné il y a quelques mois. Depuis son départ, les membres du conseil communal sont divisés et peinent à se mettre d’accord sur son successeur.
Selon l’article 142 du code des collectivités locales, en cas de démission du Maire, ses fonctions sont immédiatement occupées par son adjoint. Mais Souleymane Diané, 1er vice-maire de cette localité que nous avons pu joindre au téléphone dans la matinée de ce samedi 7 août 2021, accuse le secrétaire général du parti au pouvoir dans la zone, d’obstruction à l’application du texte.
« C’est Vraiment une situation qui me dépasse, si c’est pas en Guinée, je n’ai jamais vu une telle situation. Le Maire est parti à Djélibakoro, où il est appelé à d’autres fonctions. Il a demandé qu’il soit envoyé là-bas comme membre de la délégation spéciale puisque c’est dans son village natal. La loi est claire là-dessus, en cas de vacances du pouvoir, c’est le 1er vice-maire qui le remplace automatiquement. Mais à ma grande surprise, le secrétaire général du RPG Hamed Bérété, qui est en même temps conseiller à la commune veut s’imposer coûte que coûte à la tête de la Mairie », a-t-il dénoncé.
Poursuivant cet élu local, déplore aussi la présence d’une « main noire » dans cette affaire.
«Ii y a un puissant ministre qui soutient le Hamed Bérété dans sa quête. Il n’est ni vice-maire encore moins membre du bureau exécutif mais il dit avoir le soutien de ce Ministre qui aurait donné son accord afin qu’il soit à la tête de la Commune. Ils ont menacé 7 des 21 conseillers de la Mairie et ils prétend avoir dissout le bureau et prépare en ce moment un vote », indique t-il.
Joint également au téléphone, pour avoir sa version des faits, le secrétaire général du parti au pouvoir à Batè-Nafadji Hamed Bérété, nous a confié pour sa part qu’il n’ pas « assez de commentaires à faire sur ce sujet. Tout ce que je mène comme combat dans cette affaire, c’est pour défendre l’intérêt de notre parti, c’est tout », a-t-il coupé court.