L’avenir appartient aux jeunes, on le dit tout le temps, d’ailleurs ça se trouve sur toutes les lèvres et toutes les catégories ou classes sociales quotidiennement le prononcent. En majorité cela intervient que lorsqu’il s’agit de répartir les tâches sociales ou situer les responsabilités. A cet instant, l’on se rappelle de la place prépondérante qu’ils occupent dans notre sphère sociétale.
Mais, quand il est question de prises de décisions, redistribution de richesse, du partage d’opportunités ou de la création des conditions d’une vie meilleure, ils sont oubliés, pourtant, notre jeunesse est audacieuse, ambitieuse, débrouillarde et entreprenante.
On se rappelle de l’adoption de la journée internationale de la jeunesse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1999, dont l’occasion fut offerte à tous de commémorer chaque année du 12 août le rôle des jeunes afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les problèmes et célébrer le potentiel de la jeunesse en tant que partenaire dans la société.
Mais la question que l’on pose est de savoir si nous sommes réellement ceux à qui l’avenir appartient
Si aujourd’hui, la place de la jeunesse est autant connue et considérée, c’est parce qu’on pense que les futurs décideurs de demain vivent dans la jeunesse, mais aussi viendront de là et pourtant elle n’est pas concertée pour les prises de décisions mais subit tout (chômage, manipulation politique, désespoir qui la conduisent à la migration irrégulière.
Question d’emploi
Selon l’Organisation internationale du Travail, plus d’un jeune sur six se retrouve sans emploi en raison de la COVID-19. Dans le monde 188 pays ont imposé des fermetures d’écoles à l’échelle nationale, touchant plus de 1,5 milliard d’enfants et de jeunes.
La proportion de jeunes sans emploi, sans études ni formation est restée élevée dans le monde au cours des 15 dernières années et se situe désormais à 30 % pour les jeunes femmes et 13 % pour les jeunes hommes. Le taux de chômage chez les jeunes est nettement supérieur à celui du reste de la population. En 2019, il atteint 19, 6% en moyenne sur l’année chez les 15-24 ans contre 7,8% chez les 25-49 ans
Migration des jeunes
Dans son rapport l’état de la migration dans le monde publié en 2020, l’organisation internationale pour les migrations dénombre dans le monde plus de 272 millions de migrants dont 52% sont des hommes et 48 % des jeunes, 74% de ceux-ci ont l’âge qui varie entre 20 à 64 ans dont majorité jeunes à la recherche du bien-être. Les facteurs de départ sont intimement liés aux désespoirs quotidiens dont nous vivons et les conséquences nous en savons tous.
Que pouvons-nous faire ?
Les Nation Unies pensent que les jeunes peuvent être une force positive pour le développement lorsqu’ils reçoivent les connaissances et les opportunités dont ils ont besoin pour s’épanouir.
Statistiquement, on compte aujourd’hui 1,2 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans le monde, ce qui représente 16 % de la population mondiale. D’ici à 2030, c’est-à-dire la date fixée pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses 17 objectifs de développement durable (ODD), le nombre de jeunes devrait augmenter de 7 %, pour atteindre près de 1,3 milliard d’individus.
Aux regards de ces analyses, nous voyons l’énorme fossé qui se crée entre les jeunes et les autres couches sociales. Notre jeunesse est tiraillée non seulement entre l’incertitude, le désespoir mais le désir de triompher de l’histoire.
Avec toutes ces statistiques susmentionnées, de quelle journée internationale faut-il fêter ?
A mon avis, il est temps que les choses changent, que nous cessions d’être passifs pour être actifs, il faut arrêter d’être marionnettes.
Ansoumane CAMARA