L’histoire des pays civilisés (tenez on va y arriver aussi), de ce monde, nous a toujours enseigné un vécu douloureux, qui, parfois insulte l’avenir. Mais l’avenir s’est toujours et tellement bien accroché à ce vécu et à la vie future, que l’espoir a sprinté des monts et traversé le Temps, pour assister au lever du soleil d’une ouverture d’esprit grandiloquente, par un chant d’honneur doublé d’amour, en chœur, à l’espérance éternelle.

Nos croyances sont belles, à l’avenir ! Cette foi dans nos peuples qui avancent forcément avec le Temps, nous dévoile hélas le chemin tracé ou le chemin rêvé. Car ce qui sera, a déjà été. Et le rêve n’aura été qu’un rappel.

La société guinéenne de ce point de vue, subit la léthargie des Esprits portés par la majorité de ses hommes. L’Éducation ! Encore elle, dans son déficit abyssale. Cette mi-lanterne qui flotte dans les airs, amoindrit tant de visions, que l’espoir de tant de bonnes gens est vivement secoué. Et la bien-pensance a perdu du pied par rapport à l’extrémisme.

L’outrance a caractérisé nos quotidiens, à tel point que les intellectuels adeptes de la morale et connaisseurs de l’Art de vivre et du pourquoi de la vie, ne puissent parler que peu, au risque d’être inaudible, tellement que le tintamarre d’abrutis claironne à l’aube de nos printemps.

Les entités de la population qui fondent notre société, peinent à se définir dans la marche du monde. Le Président Alpha Condé nous a pourtant indiqué le chemin d’une société solidaire. Cependant, malgré la pédagogie du Ministre d’État Tibou Kamara, alors porte-parole du Gouvernement, pour expliquer cette vision, le réveil fut tardif pour les exécutants de cet idéal de vie, qui se veut inéluctablement, le plus efficace dans la marche des Nations.

Le chemin à parcourir dans les presque-ténèbres reste encore très long. Car l’éducation à l’amour, à la solidarité et aux sciences de paix intérieure des peuples qui tiennent debout dans la lumière de l’émergence, reste peu maîtrisée par une élite qui n’arrive à se démarquer et cherche encore ses propres étoiles.

La République de Guinée possède finalement quelle tradition de mutation évolutive ? Quel héritage avons-nous su maîtriser pour en garder les acquis et exécuter les perspectives futuristes ?

Dans la marche des peuples ainsi, la société guinéenne doit continuer son chemin. L’harmonie du Peuple est en jeu au lendemain de ce putsch, certes, mais le sens du devoir envers la Patrie et ses hommes doit guider l’essentiel des sommités pour penser à panser nos blessures et apaiser nos douleurs communes.

C’est pour l’honneur de l’Afrique aussi. La transformation de nos pays ne doit se limiter qu’à imaginer du béton partout et à manger simplement. La course vers ces choses mondaines tarit la substance restante dans nos têtes remplies de bêtises imaginaires. Bien qu’il faut l’avouer malheureusement, ceci est l’essence même de nos ambitions les plus redoutables. Dans ce sens, le conditionnement de nos Esprits en est pour tout.

Ainsi dit, comme l’éternité appartient à l’Eternel, il faut absolument poser les pieds sur les pas du Président Alpha Condé, dans sa vision d’une Guinée moderne, pour inventer la Guinée de demain. Car demain s’invente maintenant !

Les Esprits lucides, avisés et évolués, jamais ne s’ébranlent. C’est pourquoi, après les émotions liées à l’euphorie de la mutation au sommet de l’Etat ce 05 Septembre, la raison doit poursuivre son chemin de guide des hommes.

Car, enfanter une Nation émergente, désormais en paix avec elle-même est une aubaine à moitié périlleuse. Ceux qui, en Esprits ont vécu ces temps de construction des futurs remplis de défis, doivent continuer à nous étaler leur pédagogie. Ceux qui tardent à comprendre et les nouveaux nés en ont grandement besoin.

La Guinée de nos rêves passera obligatoirement par la décolonisation de nos cerveaux par l’acquisition du savoir qui élève l’Esprit. Il en est ainsi. J’ai dit.

Par Mohamed Lamine KEITA
Écrivain / Poète.