La Charte n’est pas une constitution au sens intrinsèque par ce qu’elle découle tout simplement de l’observation de la rupture de l’ordre constitutionnel. Cela devrait être clair pour tout le monde.

1. Le problème, c’est qu’on continue d’analyser comme si nous étions dans un ordre constitutionnel normal. Même si on met toutes les formes et fond du monde, si une chose qui est sensée être la loi fondamentale n’est pas respectée, elle n’a pas de sens. Les choses les plus importantes qui manquent encore, c’est la déclaration de biens et la durée de la Transition. Ces points ont des incidences réelles sur le processus. Tout le reste, c’est du bavardage, du bruit ! Précisément sur la déclaration des biens, il y a trois autres : 1.1. Le code pénal prévoit l’enrichissement sans cause. 1.2. La loi sur la prévention et la répression comporte des dispositions explicites sur la déclarations de patrimoines. Enfin la Cour des comptes exerce un contrôle a posteriori. On pourrait au final dire qu’il n’y a pas non plus de vide total.

2. On parle d’exclusion. De quoi s’agit-il ? Qui se sont exclus ? Sont-ils exclus sous quel fondement ? Il s’agit tout simplement de ne pas reprendre les mêmes personnes qui sont à << l’origine >> des causes immédiates de tout cette situation. On sait pertinemment que tous n’ont pas été mauvais. Cela est vrai. Mais à l’heure, Il serait prudent de laisser la justice situer les responsabilités avant de reprendre qui que se soit. C’est de la précaution , de la prudence.

3. Le CNRD a fait un coup de force. Reprendre des dignitaires du régime qu’il a lui-même renversé, serait probablement se contredire sur ses motivations quant à l’échec ( précisément) de ce régime; mais ce serait assurément prendre le RISQUE d’être suffisamment infiltré et permettre le sabotage de ses actions. C’est ce qui a voulu se produire au Mali, mais la junte a réussi à reprendre le contrôle et les maliens sont restés pour la majorité vigilants. Au Mali, on ne parle pas d’ethnie, presque jamais. Le contexte guinéen est beaucoup plus complexe et la situation beaucoup plus fragile.

4. Sur les contradictions juridiques, il pourrait en exister plusieurs. J’en ai parlé avec des spécialistes. Ils sont unanimes sur leur banalité compte tenu de L’URGENCE et de la SITUATION EXCEPTIONNELLE . De toutes les façons, le << Constituant >> de la Charte dispose du pouvoir d’interprétation. C’est dire que toutes ces manoeuvres n’ont qu’un seul but : LE SABOTAGE des actions du CNRD, par tous les moyens. Et curieusement, ceux-là mêmes qui s’agitent du respect de je ne sais quel principe, étaient les mêmes ou presque qui ont défendu la fraude à la CONSTITUTION de 2010.

Par Ali CAMARA