Quelqu’un disait : <<allons doucement car nous sommes pressés>>. Alors, il serait plus qu’irréaliste, de croire qu’il serait raisonnable de mettre le gouvernement en place, le CNT, écrire la constitution, la soumettre à un référendum, organiser les élections communales et communautaires, les législatives et en fin la présidentielle en une année ou deux. Surtout, lorsqu’on sait que les nouvelles autorités doivent laver ce pays de ses souillures, en réconciliant les guinéens avec leur histoire vraie et non celle orientée et dirigée, en engageant des audits dignes de nom sur une période de 25 ans en arrière, surtout et surtout particulièrement nous les politiques aspirants à la magistrature suprême. Comme on aime à le dire : <<qui se sent morveux se mouche>>.
Je ne sais pas, pourquoi certains politiques et d’autres personnes craindraient des audits, et veulent brusquer la transition ?
La plus grosse erreur que ferait le CNRD à sa tête le Col Mamadi Doumbouya, c’est de croire qu’ils sont venus seulement qu’organiser les élections présidentielles et partir. Non. On ne fait pas un coup d’Etat, avec comme maître mot : la corruption, le détournement des deniers publics à grande échelle, l’instrumentalisation de la justice, la gabegie financière, la déchirure du tissu social etc… qui étaient des droits depuis plusieurs décennies et croire que la transition doit être simplement courte, qu’on doit organiser les élections présidentielles et mettre rapidement quelqu’un, sans pour autant assainir ce qui sied. Dans ce cas, le coût d’Etat serait un non-sens.
Monsieur le président de la république, mesdames et messieurs les membres du CNRD, toutes les guinéennes et guinéens tout comme vous, ont le droit de poser des actes de prospérité, de dignité et d’honneur pour cette nation que nous avons en commun et en partage. Alors, dominez votre peur, luttez contre la velléité, muez vous d’honnêteté et posez des actes avec faste et brio, en posant des bases sur lesquels, l’avenir d’une Guinée nouvelle de nos espérances va se construire, pour que nous puissions léguer aux générations futures : une Guinée de paix, de vivre ensemble dans la différence, de prospérité, d’égalité et de solidarité vraie. Comme l’a dit Frantz Fanon : <<Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission : l’accomplir ou la trahir>>.
A vous, d’accomplir cette mission louable et salvatrice qu’on attend de vous ou la trahir. Agissez en toute honnêteté dans l’intérêt du peuple de Guinée car : LE PEUPLE VOUS REGARDE ET L’AVENIR VOUS JUGERA.
Mory KABA, Président de l’AGN