L’histoire de hommes et nations nous enseigne éloquemment qu’il n’y aurait jamais la vraie réconciliation nationale quand on commence déjà à marginaliser certains sans se baser sur des preuves irréfutables qui leur excluraient du processus. La justice ne serait jamais rendue quand elle est devient sélective, orientée et ne s’étend pas dans tout le temps (passé et présent).

Tout d’abord, avant même que les marches stupides et leurs répressions barbares ne débutassent en Guinée après les élections présidentielles de 2010, notre fameux professeur commettait déjà des graves erreurs: il pensait qu’il pourrait réconcilier les Guinéens en marginalisant certains et qu’il pourrait développer la Guinée sans tous les Guinéens. L’erreur est devenue fatale quand il s’agissait plus de vingt-cinq pour-cent (25%) du peuple. Et on connaît tous où ses actions nous ont amenées. On aurait beaucoup fait pour le pays si on était tous d’accord sur les principes fondamentaux de toute vie en société et tous les élémentaires pour bâtir une nation et la développer.

Aujourd’hui, et en voyant déjà la charte de la transition qui pense écarter certains partis politiques et hommes politiques du processus sous prétextes sans fondements de leur passé. Il s’agit là encore d’une erreur très grave qui nous ferait perdre notre temps sur des futilités au lieu de nous donner les mains et discuter les vrais sujets d’une future Guinée paisible dans le développement socio-économique.

Aussi, il faut noter que l’histoire de la Guinée n’a pas commencé en 2010 et qu’on est dans la situation qui montre clairement que ceux qui n’ont pas aidé le Général Conté à modifier la constitution dans le passé, ont probablement aidé le professeur Condé à le faire tout récemment. Ces hommes ne sont-ils pas les mêmes et ne représentent-ils les mêmes éventuels dangers constitutionnels pour la Guinée. Sans oublier que beaucoup de Guinée ont soutenu ces hommes dans l’un ou dans l’autre cas comme beaucoup ne l’ont pas fait.

Par ailleurs, un Colonel de l’armée, devant qui, la constitution a été tripatouillée sur les dos des cadavres n’a t-il pas les mêmes responsabilités qu’un ministre de l’époque. Sans oublier que le malheur en Guinée et le fait que nos institutions n’ont jamais été indépendantes du président de la République, étaient qu’il les contrôlait toutes de façon indirecte ou directe. C’était lui seul qui pouvait y faire tout ce qu’il voulait et sans éventuelles conséquences. Regardons juste aussi la Charte de la transition et les prérogatives de son président par rapport aux autres présidents des autres institutions.

Pour finir, on conseille aux autorités de la transition qu’écarter des partis politiques ou certains Guinéens du processus de la transition sans que nos tribunaux et cours ne les écartent après des procès équitables et publics serait une erreur très grave qui, malheureusement, n’aiderait jamais la Guinée.

Maintenant, s’il faut faire des audits, ceux-ci doivent toucher toutes les administrations et les serviteurs publics qui ont eu à gérer les affaires publiques à des moments donnés. Si on ne peut pas aller jusqu’en 1958, on peut au moins aller jusqu’en 1996. Peu importe qu’on commence par ceux d’aujourd’hui ou d’hier car l’essentiel serait que tous ceux qui ont été ministres et autres subissent de la même chose. Au moins beaucoup de Guinéens sauraient à qui faire confiance dorénavant. Les audits sélectifs, orientés et partiaux n’aideraient jamais la Guinée.

Aussi, s’il s’agirait de faire la lumière sur toutes les tueries survenues en Guinée depuis son indépendance, les moyens doivent être donnés à des procureurs et juges de principes irréprochables pour faire des enquêtes sérieuses, punir tous les coupables et faire des réparations nécessaires aux victimes. En un mot, la Guinée a besoin de tout le monde excepté ceux qui seraient écartés à cause de leurs actes prouvés dans des procès justes et publics et non pas par des jugements subjectifs.

Jusque-là, si la Charte de la transition dit de nommer tel nombre de membres des partis politiques dans le gouvernement, laissez tous les partis nationalement agréés de choisir leurs représentants. Il doit être de même sur le nombre qu’elle a besoin concernant le conseil national de la transition. On pense que si la charte est déjà partiale, sélective et injuste, …. comment elle donnerait une transition paisible à la Guinée; et comment réussirait-elle à organiser des élections libres crédibles, inclusives et dont les résultats seraient accepté de tout le monde. On peut au moins la rendre inclusive avant de prendre un autres pas.

Pour fois encore, prévenir notre pays de ce qu’on croit être un éventuel danger pour la paix et son développement socio-économique est un devoir moral, patriotique et même religieux.

(Ibrahima Kandja Doukouré – New York)