Perdue dans mes pensées les plus profondes, j’eus envie de partager mes ressentis. Ces expériences mûres qui ne me laissent point le choix de me taire. Croyez moi, ça n’a pas été du tout facile pour moi de trouver les mots justes et adaptés afin de vous décrire exactement ma pensée Odyssée. Néanmoins j’ose espérer..
Je parle au nom de toutes ces femmes activistes incomprises qui ressentent presque la même chose peut-être plus, mais qui n’arrivent pas à l’exprimer. Saviez-vous que nous les femmes activistes souffrons dans le silence ?
Peut-être oui ou fort probable non. Sous les feux des projecteurs, nous sommes obligées de présenter la bonne mine, ou s’engouffrer sous une bonne présentation pour parler, aider ou défendre les autres quelque soit notre humeur, nous agissons pour le bien-être de tous. Le commun de toutes ces activistes femmes.
Nous passons la majorité de notre temps à aider les femmes à se battre, à prendre leur destin en main, à s’intégrer dans la société. Pendant ce temps nous sommes en train d’être discriminées par notre propre famille et nous sommes obligées d’y faire face, assumer et vivre avec cette solitude jusqu’à ce qu’on soit acceptées comme telle, nous devons donner l’exemple. Voilà la mission que nous nous sommes fixée.
Au moment où nous soutenons et aidons les femmes victimes de violences et de maltraitance dans le foyer à agir, nous nous mettons en mal avec notre belle famille ou notre époux à cause de notre combat inadapté à leur réalité, une réalité à eux, bien sûr.
Nous sacrifions la totalité de notre temps à travailler sur des projets visant l’amélioration des conditions de vie de notre communauté. L’exécution de ces projets nous procure une satisfaction psychologique et non financière. Parce que ce n’est pas l’objectif visé. Par ailleurs, les personnes pour lesquelles nous nous battons, pensent que nous profitons de leur image pour s’offrir une belle vie. Ce qui est tout à fait faux.
Lorsque vous faites une petite erreur, les gens pour qui vous vous êtes toujours sacrifiés vous tournent le dos et considèrent que vous n’avez rien fait de bon. Votre famille vous rappelle votre désobéissance, vous êtes seul face à votre destin. Il n’y aura personne pour vous épauler.
Le pire c’est quand les gens vous rappellent que vous êtes une femme et qu’il faut toujours respecter les limites. Être une femme activiste demande beaucoup plus d’efforts et de sacrifice à la base.
Par Kadiatou TOUNKARA