Le viol n’est plus un interdit, pensent certaines personnes en Guinée, obsédées par le sexe. A Labé, la pratique est devenue récurrente ces dernières semaines. Des viols dont la plupart sont orchestrés sur des mineures ou par des mineurs dont l’âge varie généralement entre 3 à 10 ans. Mais que dit la loi quand de telles infractions sont commises par des enfants?

Ibrahima Sory Camara, le juge des enfants, a apporté des explications relatives aux infractions que ces derniers commettent.

«Un enfant qui n’a pas atteint l’âge de 13 ans, s’il commet d’infraction quelle que soit la gravité, même si c’est une personne qu’il tue, la loi dit que cet enfant ne sera pas poursuivi. Maintenant, s’il y a de réparation civile, la loi peut tendre la main aux parents de l’enfant pour la réparation civile», précise-t-il.

Cependant, il y a une autre possibilité de sanctionner ces enfants pour leur forfaiture, sans passer par la condamnation et ce, en fonction de l’âge, renchérit le juge Ibrahima Sory Camara.

«Maintenant si c’est des enfants âgés de 13 à 18 ans qui commettent l’infraction, la loi dit de voir s’ils ont agi par exprès ou par ignorance. Il faut voir et apprécier s’ils ont fait sans se rendre compte de la gravité de l’infraction commise. Ces enfants âgés de 13 à 18 ans, la loi peut mettre main sur eux, s’il y a de réparation civile, les mains peuvent être tendues à leurs parents pour réparer ce que leurs enfants ont commis comme infraction», indique cet homme de droit.

Il soutient même, que ces enfants peuvent aller en prison s’il n’y a aucune possibilité de les confier à quelqu’un qui pourra assurer leur éducation. Si c’est le cas, ces mineurs peuvent subir les rigueurs de la loi, mais avec beaucoup de circonstances atténuantes.

«Les peines ne sont pas les mêmes pour un enfant âgé entre 13 et 18 ans et celui âgé de plus de 18 ans.  Y a de ces peines qui ne se prononcent pas contre un enfant. Si tu prononces une peine relative à un crime pour un enfant qui n’a pas ses 18 ans, alors que la peine c’est à perpétuité, tant qu’il vit il fera la prison. Donc certaines peines ne se prononcent pas contre un enfant car la loi les protège», a clarifié le juge.

Les gens ne peuvent pas par ailleurs, assister au jugement des mineurs, l’audience n’étant pas publique. C’est seulement le conseil, les victimes et les parents des enfants qui ont commis l’infraction qui vont assister à l’audience. C’est pour protéger les mineurs, a fait savoir le juge Ibrahima Sory Camara.

Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com