C’est un recadrage inhabituel depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, qui vient de s’opérer au sein du haut sommet de l’Etat. La Ministre de la Justice tacle le Secrétaire général de la Présidence sur l’une de ses initiatives. Suite à la convocation du personnel judiciaire par le Colonel Amara Camara, Fatoumata Yarie Soumah fait valoir son pouvoir de Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.
Dans une note parvenue à notre rédaction, la Ministre estime que cet appel des magistrats ne relève aucunement du Secrétaire général de la Présidence. Elle précise que les relations entre le gouvernement et le personnel de la justice doivent impérativement passer par elle, qui en est l’intermédiaire.
« En tant que Ministre de la justice et des Droits de l’Homme, si je l’avais jugé nécessaire, c’est à moi de solliciter une telle audience au Président de la transition et d’en informer le cas échéant, le personnel de la justice, dont je suis la seule et unique autorité hiérarchique de gestion administrative. Aucune autre autorité administrative n’est habilitée à convier le personnel de la justice, notamment aux magistrats, à une quelconque réunion. La politique pénale de la transition, qui est celle de l’Etat et de la Nation, ne se discute pas entre le Président de la transition et le personnel de la justice, mais entre le Président de la transition, le Premier ministre, la Ministre de la justice que je suis, et en Conseil des Ministres avec les autres membres du Gouvernement. Le Président de la transition dispose de plusieurs canaux formels de communication sa vision de la politique pénale de l’Etat: il peut donner des instructions au Premier ministre qui les répercutera au Ministre de la justice », a recadré la Ministre.