La Guinée, dans sa diversité ethnique et religieuse, était aujourd’hui aux cases de Bellevue pour rendre, une fois encore à titre posthume, de vibrants hommages à l’homme dont le nom a défié l’espace et le temps : le camarade Président Ahmed Sékou Touré (paix à son âme).
Malgré l’intention de l’ancienne puissance colonisatrice et ses ramifications internes visant à réduire au camp Boiro la figure de proue de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, Sékou Touré reste plus vivant aujourd’hui dans les cœurs qu’hier. N’en déplaise à ses ennemis d’hier, d’aujourd’hui, de demain et de toujours.
De toute évidence, le Président Ahmed Sékou Touré est l’Africain du siècle. Ce qu’il a fait pour le berceau de l’humanité entière, notamment la Guinée Bissau, l’Angola, l’Afrique du Sud, pour ne citer que ces pays, s’il l’avait fait rien que pour la Guinée, notre pays ne serait pas là aujourd’hui. Mais, s’il ne l’avait pas fait aussi pour ces pays, ceux-ci ne seraient pas là où ils sont aujourd’hui en matière de développement. En clair, entre servir uniquement son pays et servir l’Afrique entière, l’homme a choisi la deuxième option.
Un bien fait n’est jamais perdu, a dit l’autre ! Des africains restent reconnaissants au père fondateur de notre indépendance, et pour preuve, des édifices publics portent son nom dans plusieurs pays. En outre, il est célébré partout à travers le monde par des panafricanistes.
Paradoxalement, ici, dans son propre pays, une petite partie de l’opinion animée d’une haine viscérale, préfère louer exagérément le colon plutôt que de reconnaitre les mérites de l’homme du NON à De Gaulle.
Diantre ! Ces guinéens ont oublié et pardonné toutes les bavures, les exactions du colon jusqu’à le considérer comme étant un sauveur. Ils pardonnent à ceux qui ont massacré nos grands-parents, jeté des africains dans la mer, décimé des peuples en les découpant, réduit certains à l’esclavage, mais, refusent de pardonner à celui qui qui a débarrassé la Guinée des affres du colonialisme, qui a brisé cette chaine d’humiliation qui faisait de nous des sous-hommes.
De Gaulle a, après la 2ème guerre mondiale, fait fusillé des français considérés à l’époque comme étant des traîtres (collabos). Plus de 50.000 français avaient été passés par les armes. Mais, malgré cela, le Général De Gaulle est adulé en France.
L’ancien vice-président de l’Assemblée populaire et vice-premier Ministre, Monsieur Xi Zhongxun, le père de l’actuel Président chinois, Monsieur Xi Jinping, a été victime du Président Mao Zedong en 1962. En effet, il a été victime d’une purge maoïste et pendant 16 ans restera en détention puis, travaillera en Usine. Pourtant, son fils Jinping marche aujourd’hui sur la voie tracée par Mao. Du plus petit centime à la plus grande coupure de billet de banque chinois, tout porte l’image de Mao.
Malheureusement, ici, en Guinée, plutôt que de mettre la Nation au-dessus des considérations subjectives, des individus choisissent en toute connaissance de cause de véhiculer des contre-vérités, nourrir de haine leurs progénitures tout en accentuant en eux l’esprit du rejet de l’autre. Que des guinéens continuent de se regarder en chien de faïence, à qui cela profite réellement dans notre pays ?
À personne !
Bref, celui qui a dit que la mort n’emporte pas un révolutionnaire, n’a pas eu tort de le dire. La mort multiplie plutôt sa vie dans chacun des bras de ceux qui sont restés derrière lui et qui sont prêts à porter haut le flambeau de sa lutte. Le Président Sékou Touré n’est pas mort et ne mourra jamais. Il se repose tout simplement. Quoi de plus normal, surtout après avoir vécu une vie aussi riche et remplie !
Par Sayon MARA, Juriste