Ce que l’on pourrait appeler la mini révolution de Goïta, est bien ce héros malgré lui, que les circonstances forcent à faire un choix de survie de sa propre personne, qui s’associe indubitablement au sort de tout un peuple.
Cet appel à la marche et cette démonstration de force du peuple malien sonne le glas de l’impuissance des autorités à faire face aux défis d’un futur déjà présent.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, opposés aux pressions de puissances étrangères , tous les régimes du monde sont emmenés à un repli sur soi en élevant de plus haut, de plus flottant et de plus miroitant, l’étendard de la liberté du peuple face à l’impérialisme.
Le Mali ne fera pas exception car le Mali ne l’a pas inventé.
Le cas le plus présent de mémoire d’Africains est la suite de la politique nationaliste, puis révolutionnaire de AST quand il s’est trouvé confronté à la France de De Gaule.
Face à de telles pressions des puissances, le dirigeant le moins éclairé ne peut qu’opposer la force du peuple. De cette stratégie, il tient toute la légitimité de son combat, une mise scène qui tient substantiellement de la survie que de l’idéologie.
Durcissement du discours politique, actions et réactions épidermiques, propagandes et campagnes anti-imperialistes …, ce sont bien là des mécanismes d’appropriation de la mentalité collective des peuples sous l’aune d’une liberté et de l’autodétermination de soi pour soi.
Si tant est que de cette stratégie, le Président AST en est sorti affaibli après 27 ans de pouvoir, force est de constater que le monde a bien évolué, les mentalités avec.
Le communisme comme une alternative au capitalisme n’existe plus. Le monde n’est plus bipolaire, le commerce s’est universalisé avec une réglementation mondialisée.
La chine et la Russie sont plus Capitalistes que ne l’ont jamais été la France…
Alors jusqu’où mènera cette révolution naissante ? Pour quelle conséquence quand nous savons que le PIB malien à hauteur de 67% dépend du commerce extérieur ? Quand nous savons qu’il ne dispose pas de droit de tirage ou de souveraineté monétaire.
Lumumba a opposé le peuple à la Belgique, Sankara a opposé le peuple à la France, AST, Laurent Gbagbo et biens d’autres… Qu’en ont été les finalités des luttes perpétrées ?
Un sot averti en vaut deux ! Dit l’adage
Il est aussi facile aujourd’hui pour un dirigeant Africain pour se couvrir de légitimité de trouver en la France, les gènes de ses propres maux.
Rappelons nous que dans ses dernières déconvenues, parce que lâché par une France qui méprisait l’idée d’un 3ème mandat, le président Alpha Conde est subitement devenu un panafricain de haute voltige. Oubliant du coup sa fratrie Bolloré et Kouchner.
Notre panafricanisme d’aujourd’hui est de circonstance. Il est bien loin de ceux prôné par Anta Diop et Krouma N’kouame.
Devant une jeunesse africaine de plus en plus encline à une liberté autodétereminante et qui »méprise » (en théorie) de plus en la France, elle devient inexorablement une proie assez facile pour des dictatures de prédation. Il suffit simplement de s’auto auréolé de la cape nègre et de crier à bas la France, et le vin est tiré.
Il est clair que la présentification d’une idéologie marxiste et révolutionnaire par la mobilisation des masses est, en de telles circonstances improductives pour le peuple malien.
La France ne saurait en aucun cas être le problème, par contre la solution est bien Malienne. Les autorités doivent faire preuve de beaucoup plus de bon sens et de discernement, et mettre sur la balance de l’objectivité, les conséquences de leurs actions.
La reprise du dialogue avec la CEDEAO est inévitable. Une assise compromissionnaire des autorités politiques, civiles et religieuses sur les enjeux y liés est imminente.
C’est en tout état de cause la préséance de la raison sur l’évidence des égos.
Dieu aide de sa sagesse le peuple malien
Par Abdel Kader Touré