Qui veut-on intimider avec ce tintamarre de mauvais goût ? C’est à travers cette question que le Président du RDIG s’est attaqué à la déclaration du Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, qui liste une dizaine de dossiers à auditer. A l’instar de plusieurs autres acteurs politiques, Jean Marc TELLIANO sent la démarche de Charles Wright comme du goût âpre.

 

Pour l’ancien député, cette opération du Procureur vise à régler des comptes avec certains leaders politiques influents, malgré aucun nom n’est pour le moment cité pour les audits. L’homme politique pense d’ailleurs qu’il s’agit d’une opération sélective, qui n’est basée sur aucune base légale.

« Depuis hier Vendredi 21 Janvier 2022, je ne me sens pas à l’aise en tant qu’économiste, nationaliste, patriote et leader de parti politique. La sortie du Procureur de la République près la Cour d’appel de Conakry est une catastrophe de communication juridique, politique et sociale. Comment peut-on accuser publiquement des gens et des entreprises, en communicant même leurs numéros de compte bancaire sur les medias et les réseaux sociaux dans ce paysage mondial de piraterie ? Où est donc passé le principe sacro-saint en droit de la présomption d’innocence ? J’ai suivi avec stupéfaction le Procureur de la République citer des dossiers qui remontent à une trentaine d’années et dont tous les audits ont parlé dans ce pays sans jamais aboutir », indique Jean Marc TELLIANO.

Dans un autre pan de son analyse, l’ancien ministre fustige une ressuscitation des dossiers déjà oubliés, dans le but de salir la carrière politique de certaines têtes.

« Cette litanie me fait penser à un vacarme populiste pour intimider des citoyens guinéens et en particulier, les leaders politiques que les consciences populaires accusent déjà, sans jugement, de ces présumés délits. Chacun sait en Guinée que quiconque parle des dossiers comme Air Guinée, les bateaux de Guinomar, des rails démantelés… vise déjà des personnes bien connues, même si les accusateurs ne disent pas leurs noms. Qui veut-on intimider avec ce tintamarre de mauvais goût ? Le Procureur de la République n’est-il pas devenu un outil qu’on agite pour effrayer les leaders politiques au moment où les partis politiques guinéens sont en train de s’organiser pour revendiquer leur place dans le processus d’une transition apaisée? », s’interroge l’ancien allié du RPG.

Notre interlocuteur soutient en outre que des dossiers plus virulants sont encore classés. Des dossiers qui touchent pourtant l’intérêt direct des citoyens, d’où l’innoportunité de sortir des dossiers comme Air Guinée.

« Il existe des dossiers plus importants et qui touchent directement à la vie de nos populations à la base, mais qui sont allégrement ignorés sur cette liste sélective. Il s’agit par exemple des 700 000 000 US de RIO TINTO, des mines de Yomboyéli à Forécariah qui ont exporté plus d’un million de tonnes de Fer au vu et au su des autorités d’alors, EBOMAF et son exploit sur la route Kankan-Toukounou-Kissidougou et Kankan-Mandiana, les fonctionnaires contractuels de l’éducation et des autres secteurs publics, les centaines d’entreprises d’Etat hérités du premier régime, j’en passe », souligne t-il.

« La liste de Monsieur le Procureur de la République est trop sélective et ses intentions sont trop visibles comme le nez au milieu du visage », conclut Jean Marc TELLIANO.

Siradio Kaalan Diallo