Il est temps pour les autorités de Dalaba d’agir avant que le pire ne se produise. Nous sommes à la carrière d’exploitation de sable située au quartier Sily dans la commune urbaine de Dalaba. Ici, les riverains ne savent plus à quel saint se vouer, c’est pourquoi d’ailleurs, ils tirent la sonnette d’alarme. Pour cause, leurs maisons sont dangereusement exposées à l’écroulement, suite à l’exploitation de sable dans cette carrière.
Au pied de la cour d’une maison construite juste à côté, nous constatons des grosses fentes. Mamadou Saidou Bah, le propriétaire de la maison affectée dit occuper ces lieux depuis plus de 15 ans maintenant. Dès qu’il a constaté ce danger qui guette sa maison, il soutient avoir pris l’initiative pour empêcher que sa maison ne soit touchée. Mais visiblement, cela n’a pas changé grand-chose.
«C’est dans les années 2005-2006 que je me suis installé ici. Mais, quand j’achetais le terrain, l’exploitation était interdite. C’est après cela qu’il y a eu ces fentes de façon progressive. Y avait même un petit point d’eau qui se formait en bas et pendant la saison pluvieuse, l’eau coule. J’ai creusé un fossé pour empêcher que l’eau ne coule en direction de mon habitation. Maintenant dès que l’eau coule, la terre est mouillée en bas et ça fait des fissures petit à petit jusqu’à atteindre le mur», témoigne ce riverain.
Mais, tout dernièrement poursuit-il, «ce n’est pas à cause de l’exploitation du sable que sa maison a été affectée. La terre cède d’elle-même, je n’accuse personne. C’est le fait de la volonté de Dieu», estime ce chauffeur de transport en commun.
Nonobstant ce danger qui les guette, Mamadou Saidou Bah nous informe qu’aucune autorité n’a daigné s’enquérir de cet état de fait. Les autorités à tous les niveaux sont restées indifférentes face à cette situation qui préoccupe ces citoyens.
«Depuis que ces fissures ont commencé à affecter ma maison, aucune autorité n’est venue voir ça. Nous cohabitons avec un conseiller à la commune mais, même lui ne s’est pas intéressé à ça. Mais toutes les maisons qui sont à proximité de la carrière sont menacées. Si Dieu ne clame pas l’avancement de ces fissures, elles risquent d’être affectées», alerte notre interlocuteur.
Mamadou Saidou Bah invite les autorités à faire face à cette situation avant que le pire ne se produise. Mais étant très pessimiste, il affirme déjà avoir pris des dispositions pour sauver sa famille.
«J’ai construit ailleurs mais je n’ai pas fait la toiture d’abord. Je demande aux autorités de nous dédommager si possible, afin qu’on déguerpisse des lieux. Sinon, dès que je finisse, je vais évacuer ma famille là-bas en attendant que j’observe l’évolution de ces fissures. Si ça s’arrête là, on reste, au cas échéant, je vais quitter dès que j’achève la construction de ma maison», a-t-il lâché.
Ce citoyen n’est pas le seul qui se retrouve dans cette situation. Il y en a plusieurs autres qui éprouvent la même inquiétude et observent avec impuissance ce danger qui risque d’exploser à tout moment.
Mamadou Aliou Diallo