Cellou Dalein Diallo et la Guinée !
À 70 ans révolus, les mains de Cellou Dalein n’ont pris que deux choses dans sa vie : les rennes du Coran et la plume à l’école française. Cette dernière débuta en 1959 à Dalein où l’oncle Abdourahmane Diallo, dit « vieux Doura Dalein », membre du bureau politique national du PDG, vient de créer la première école du village. Son premier maître a pour nom monsieur Aliou Gaoual. Suivront de brillantes études secondaires à Labé. Puis, Cellou Dalein va devoir quitter son environnement familial et poursuivre ses études à l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Il découvrira le pays profond en 1975 à la faveur de l’opération « université en campagne », déclenchée par le président Ahmed Sékou Touré. Il se retrouve à Norrasoba, dans la préfecture de Siguiri, un village de la descendance de Fakoly Doumbouya, un neveu de Soumaoro Kanté, le le roi de Sosso qui en mal avec son oncle, rejoignit Soundiata Keita et fut d’un apport inestimable à la victoire de ce dernier à la bataille de Kirina, en 1235. L’année suivante, à l’assemblée générale tenue à Kangaba (au Mali), la charte de Kouroukanfouga (MANDEN KALINKAN) confia à l’illustre guerrier Fakoli Doumbouya, le travail du fer. Ainsi naquit dans ce qu’on appela « Nyara Nani » ou les quatre groupes de métiers ; à savoir, les griots (avec pour première famille les Kouyaté), les cordonniers, les tisserands et les forgerons.
Devenu ministre des Transports et des Travaux publics, puis homme politique, Cellou Dalein a eu du plaisir à faire des tours à Norassoba et rappeler des souvenirs inoubliables de son séjour, en indiquant l’emplacement de la petite case qu’il partageait avec ses camarades.
Au terme de ses études universitaires, Cellou Dalein sera affecté à l’ERC (entreprise régionale de commerce) de Faranah. Ce sera son premier poste. Il logea dans la famille Camara et eut naturellement pour tuteur Elhadj Amara Touré, le frère aîné du président Ahmed Sékou Touré. Car, son père, Saïkou Amadou Tidiane, est non seulement l’imam de la mosquée de Dalein mais aussi secrétaire général du comité directeur du PDG. Son oncle « vieux Doura Dalein », est membre du bureau politique nationale du PDG.
Jusqu’à date, Cellou Dalein continue d’entretenir d’excellentes relations avec la famille Touré de Faranah dont il avait connu auparavant à Labé, une des membres, Hadja Noukoumba Touré en l’occurrence, épouse de Elhadj Sékou Chérif, promu Ministre Délégué de la Cité de Karamoko Alpha Mo Labé.
Après Faranah, Cellou Dalein va revenir à Conakry pour servir dans les sociétés sectorielles d’État, à la banque centrale et aux grands projets.
Grâce à son intelligence et sa soif d’apprendre (car pour le fils de saikou amadou tidiane, il n’ya pas de perfection non perfectible), il devient excellent. Il fait désormais partie des cadres dont les compétences avérées en matière d’économie font la fierté du pays devant les institutions de la haute finance internationale.
Pour Cellou Dalein, les allées de la banque mondiale et du fonds monétaire international sont devenues aussi familières que le sentier qui mène à la rivière à Dalein son village.
Mais, c’est étant ministre de plusieurs secteurs essentiels du pays et Premier ministre que Cellou Dalein va montrer toutes ses qualités de bosseur rigoureux et intransigeant, tout aussi sensible aux doléances des populations dans l’exécution de certains projets. Alors, il prête une oreille attentive à ses concitoyens et remonte l’information au général Lansana Conté qui a fait de lui son joker, son chef de bataillon sur le front du développement du pays.
L’exemple certainement le plus frappant, ce sont ces doléances des notables de Doko, dans la préfecture de Siguiri. Le tracé de la route jusqu’à Kouremalé, à la frontière avec le Mali, passait par le cimetière du village. Désespérés de voir là où reposent leurs arrières grands parents et fils rayés de leurs vies, ils vinrent à la rencontre du ministre des Transports et des Travaux publics en déplacement dans la région et lui posèrent leurs doléances. Cellou Dalein Diallo prit acte de celles-ci et en informa le président de la République, le général Lansana Conté avec un avis favorable. C’est ainsi qu’un nouveau tracé fut fait sans tenir compte des implications financières que cela imposait, l’essentiel était de préserver le cimetière de Doko.
Le bitumage des routes Kouroussa-Kankan-Kouremalé avec les ouvrages de franchissement qui enjambent le Niger à Yirikiri et à Dielibakoro, et sur le Tinkisso, sur la Fatala à Boffa, sur le Diani à Zegbela, le bitumage des routes de Conakry avec l’échangeur de l’aéroport portent la marque de Cellou Dalein sous l’autorité bienveillante du général Lansana Conté. Nulle part dans ses réalisations, il n’est fait mentiondu Fouta, sa région natale.
A ceux qui lui font la remarque, Cellou Dalein répond sans hésiter « un projet est mis en oeuvre en fonction de sa rentabilité, contentez vous du privilège de m’avoir mis au monde ». Aussi, faut-il ajouter à ce bilan élogieux, la suppression de tous les ponts en bois et leur remplacement par du béton, ainsi que la plupart des bacs.
C’est fort de toutes ses capacités à mieux servir son pays en présidant à ses destinées que Cellou Dalein cherche depuis 2010 les suffrages de ses compatriotes.
Depuis, il est victime de tricherie et de vol lors de toutes les consultations électorales, les preuves sont palpables ; mais, l’homme a toujours privilégié l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la solidarité.
Pour ses détracteurs, cela constitue une faiblesse. Bien au contraire, ce comportement est un trait de caractère des grands hommes, surtout quand ils sont d’extraction maraboutique et aristocratique de premier plan.
Cellou Dalein continue d’être victime d’acharnement, de délation, de discrimination qui frisent parfois le mépris et la haine. À défaut de le battre loyalement dans les urnes, on cherche à l’exclure du jeu politique parce qu’il incarne la Guinée dans sa verticalité et son horizontalité.
Hier, ses militants sont pris à partie, leur cheptel décimé, lui-même bloqué à Tokounou et empêché d’entrer à Kankan pour sa campagne et délogé sans ménagement dernièrement. Malgré toutes ces cabales, Cellou Dalein est serein et confiant ; car, il est convaincu que même dans la crinière du lion, la feuille appartient toujours à l’arbre.
Par Amadou Dioulde Diallo, journaliste-historien