Les citoyens de la commune rurale de Madia Wora, dans la préfecture de Mali ont frôlé de justesse le pire cette semaine. Pour cause, le sous-préfet de cette sous-préfeture est accusé d’avoir violenté une jeune fille dans sa maison en pleine nuit, à cause de dégâts qu’aurait orchestré la maman de la fille qui serait mentalement diminuée.

Cette femme qualifiée de folle serait mariée et aurait des enfants, dont la fille qui aurait subi de coups de la part du sous-préfet qui n’a pas digéré le comportement de sa maman. Alors pour apaiser sa colère, le sous-préfet convoque la fille chez lui pour déverser sa colère sur elle, rapporte Abdoul Karim Diallo, le Maire de la commune rurale de Madina Wora, chez nos confrères d’espace Foutah.

Le comportement jugé «irresponsable» du sous-préfet envers la fille, a révolté les citoyens de la localité qui ont voulu faire payer le premier responsable de cette sous-préfeture son acte. Heureusement le pire a été évité.

«Y a une femme qui est un peu malade, qui est un peu anormale, elle a des enfants. On peut considérer qu’elle est un peu folle ou en tout cas folle. Mais elle est mariée, elle a une famille et son mari est là. Des fois elle fait des dégâts sur des biens. Quand le sous-préfet l’a vu, il a cherché le numéro de sa fille à travers le DSPJ. Quand il a reçu le numéro de la fille, il la appelé plus de quatre fois, la fille n’a pas voulu venir, elle a dit qu’elle ne sait pas pourquoi le sous-préfet l’appelle alors qu’ils ne se connaissent même pas. Maintenant la nuit, le sous-préfet est passé par une autre fille pour l’appeler. Cette fille l’a appelé, elle dit écoute, je suis une fille de Gaya qui veut te voir. Elle dit alors attendez-moi je viens. Quand elle est venue, on lui a fait savoir  que c’est dans la maison du sous-préfet, comme elle pensait que c’est dehors. Elle est entrée dans la maison du sous-préfet, mais elle trouve que ce dernier communique au téléphone, elle est assise. Quand le sous-préfet a fini sa communication, il aurait dit à la fille regarde comment tu es assise chez moi, tu es impolie. Il a jeté la fille et l’a giflé, le téléphone de la fille est tombé, complètement cassé. La fille aussi a ramassé le numéro du sous-préfet elle est partie avec. Y a des gens qui regardaient le ballon à côté, chez le troisième Vice-maire qui est un oncle à la petite fille. La fille est allée chez plaindre chez son oncle. Elle a dit Thierno Hamidou, le sous-préfet m’a frappé. Je viens de là-bas, il a cassé mon téléphone et a déchiré mes habits. Tout de suite le Vice-maire m’a appelé, il a dit si vous ne venez pas, le monde s’est attroupé y avait le ballon. Heureusement, la sécurité était là-bas. J’ai demandé à la fille qui a commencé à m’expliquer, au même moment, le sous-préfet est venu s’asseoir à côté de moi. Il a dit si c’est pour le téléphone, je peux rembourser. Je lui ai dit c’est pas ça, moi je vais vous dire la verité, vous ne pouvez pas frapper une fille comme ça chez vous la nuit et qu’on comprenne c’est un problème de téléphone. J’ai pris la main du sous-préfet, je l’ai conduit chez lui, je lui ai dit évitez ça sinon les gens vont se jeter sur vous. Je suis revenu au lieu de l’attroupement pour calmer les jeunes. On est rentré chez Hamidou, l’ancien député. Le commissaire de Wora a appelé le commissaire central de Mali, tous les deux m’ont appelé, m’ont demandé, je leur ai dit il y a du monde. Ils m’ont demandé comment tu on va faire pour extirper le sous-préfet là-bas. Je leur ai dit que ça ne sera pas facile mais je suis en train de m’y atteler. Il m’a dit de dire au sous-préfet de ne pas passer la nuit là-bas, de venir à Mali. Je suis allé l’informer, il m’a dit qu’il ne part pas puisqu’il fait nuit. J’ai fait intervenir ses copains pour le prier pour qu’il rentre. Je suis rentré chez moi, ils m’ont appelé pour me dire que si je ne pars pas, ça va brûler. Je prends ma moto, dès que je sors d’ici, y a un jeune qui était à toute allure qui me percutte, on tombe. Quand je suis tombé je me suis blessé, je suis allé au centre de santé on me prend en charge. Dès que j’ai fini mes soins, je pars chez le sous-préfet, la sécurité et nous, l’avons fait sortir par la fenêtre. Les pierres tombaient sur sa résidence comme des balles. On s’est exposé à ça, même le DSPJ a reçu une prière au bras. Je suis allé à Mali, le préfet me dit de dire à la fille d’aller se plaindre qu’il va prendre même son transport en charge. Tout le monde est parti à Mali. Quand ils sont arrivés à Mali, le problème a tourné autrement. Quand je suis venu à la préfecture le matin, j’ai trouvé le secrétaire général des collectivités, il me dit le jeudi on va vous appeler pour terminer le problème du sous-préfet parce qu’ils l’ont accusé, les gens se sont excusés. Quand j’ai appris ça, je suis allé voir les plaignants, je leur ai dit qu’on vous a blessé, vous êtes allés à l’hôpital, on vous a prescrit l’ordonnance, c’est vous qui n’avez pas raison?  Mais,  j’avoue que les victimes ayant compris les jeux qu’on leur fait, ont décidé de porter plainte à la justice», a expliqué le Maire.

De son côté, le sous-préfet mis en cause dans cette affaire qui avait même été évacué d’urgence de sa résidence, rejette en bloc les accusations portées à son encontre.

«Ce n’est pas vrai, c’est une folle qui se promène à Wora centre commettant des dégâts. Elle rentre dans les maisons, elle ramasse tout ce qu’elle voit. Elle est venue même chez moi prendre mes documents sur la table, les poupettes qui étaient au salon, y avait même mon bouillon, elle a mangé un peu, elle a versé le reste. Mais c’est au vu et au su de ses parents. Son mari aussi vit dans un village à 5 kilomètres. J’ai informé la Gendarmerie pour convoquer son mari afin qu’il puisse venir s’occuper de sa femme. Malheureusement quatre jours après, rien n’a été fait. Des jeunes qui jouaient de damiers au tour de moi, j’ai posé le problème, j’ai dit la folle là est en train de déranger. Je donne quatre exemples. Elle est venue au centre de santé, la banderole qui annonce la distribution de médicaments contre les maladies tropicales négligées, elle l’a raclé. Elle est allée au foyer des jeunes, elle a raclé le drapeau. On était en formation des agents de poste de santé pour la vaccination, elle est venue s’asseoir au présidium. Tout ça y a des témoins. J’ai posé devant les jeunes, ils m’ont dit elle a une de ses filles qui apprend la couture au centre. J’ai demandé le numéro du responsable de la jeunesse qui m’a remis le numéro de la fille. Je l’ai appelé, elle est venue me voir, c’était pour qu’elle puisse s’occuper de sa maman. Maintenant, elle n’est pas venue à midi, elle disait 14heures, elle n’est pas venue, 16heures elle n’est pas venue, 18heures, elle n’est pas venue. A 18 heures 30 minutes deux femmes sont venues chez moi, ces deux femmes là connaissent la folle. J’ai dit, j’ai appelé sa fille qui ne répond pas, l’une a pris avec moi le numéro de la fille mais sous un prétexte en disant y a un jeune de Gaya qui voudrait te rencontrer au centre il faut venir, ainsi elle a dit qu’elle vient. A 20heures 10 minutes, je suivais le journal, je communiquais avec ma femme, seul au salon, j’ai vu une fille, toute ma vie je ne l’ai jamais connu. Elle est entrée avec sa sœur mais je crois que du fait que l’autre femme la déjoué en disant c’est un garçon qui l’appelait, quand elle venue, elle dit le préfet t’appelle pour ta maman. Elle est venue donc visage crispé, elle est assise dans le fauteuil de façon indisciplinée, moi je communiquais avec ma femme. Quand j’ai fini de communiquer avec ma femme, j’ai dit mais tout tu es qui tu peux entrer dans mon salon t’asseoir comme ça de façon incorrecte. Elle dit c’est toi qui m’a appelé, j’ai dit est-ce que je t’ai appelé pour que tu viennes faire ça? Alors sors, je l’ai bousculé jusqu’au dehors. Elle avait son téléphone, elle a laissé ça dans le fauteuil, plus mille francs, j’ai pris j’ai jeté au dehors. C’est suite à ça elle est allée voir celui qui se réclame parent, le troisième Vice-maire. Elle a montré son téléphone. Elle est allée donner ça au troisième Vice-maire. Lui aussi, au lieu de venir vers moi, il appelle le 1er Vice-maire, ce dernier aussi appelle le Maire, il appelle le commandant de la Gendarmerie, le policier qui est chez nous. Ils ont poussé la famille à venir porter plainte contre moi à la Police. Les gens là ont quitté à 23 heures. Maintenant dès leur départ, le Maire a appelé le juge et le préfet pour dire que les jeunes se retrouvent», a nié le sous-préfet.

Alors, qui a raison dans ce conflit qui oppose le sous-préfet, le Maire et la famille de la fille alors que les explications de ces deux responsables sont controversées?

L’issue de l’affaire qui est déjà portée devant la justice nous édifiera.

Mamadou Aliou Diallo