La masse de gravats qui tient lieu désormais d’ancien domicile au Président Cellou Dalein Diallo est révélatrice de la haine viscérale la plus vile dirigée contre un homme dont le cœur ne respire que le pardon et l’amour des Guinéens.

J’y ai pour ma part vécu, tel un inventaire à la Prévert, un mariage, une séquestration d’une dizaine de jours avec les membres de la famille Dalein au sortir du hold-up électoral du 20 octobre 2020, des petits-déjeuners succulents servis dès 7h00 par la maîtresse des lieux Hadja Halimatou Dalein, des réunions de travail suite à l’occupation illégale par l’Armée du siège et des bureaux de l’UFDG, une tentative d’enlèvement par les sbires d’Alpha Condé, des retours contraints à Dixinn en raison de l’interdiction arbitraire de voyager qui lui a été opposée, des discussions animées par CDD autour des thèmes qui lui sont chers tels que l’Etat de droit et son corollaire la justice, l’éducation et l’ascension sociale par le mérite, le chômage des jeunes, la cohésion sociale…

Alors qu’il croulait sous le poids des épreuves, l’homme mettait un point d’honneur à s’assurer avant tout du confort de ses convives, qui qu’ils soient, sans jamais se départir de sa bonne humeur et de sa bienveillance.

Il y a de nombreuses années que cette maison n’était plus exclusivement la sienne, encore moins celle de sa famille. Elle appartenait à tous les Guinéens, artistes, activistes, écrivains, journalistes, hommes politiques, opérateurs économiques, ONG, société civile, cadres, militants et sympathisants, hommes et femmes de tous horizons à qui ses portes sont toujours restées grandes ouvertes peu importe l’heure.

Chacun de nous a des fragments de vie à raconter à Dixinn et il m’est agréable de convoquer tous ces souvenirs, heureux et douloureux, animée de la foi selon laquelle le combat de CDD d’unir et servir les Guinéens se poursuivra de plus belle sans qu’il ne bascule dans la haine.

Nadia Nahman Barry