Nombreuses sont parmi les jeunes filles âgées moins de 30 ans dans la commune urbaine de Kankan, qui sont étudiantes, élèves, couturières et jeunes filles sans emploi à s’adonner à la pratique de prostitution communement appelée »kif-kif ». Cette fois-ci, nous avons focalisé notre immersion sur les celles qui le font pendant même qu’elles sont en état de famille. Le but est selon elles, de parvenir à satisfaire leurs besoins sans demander l’aide d’autrui. Pour les quelques unes interrogées par notre correspondant régional, sous couvert anonymat, les raisons sont diverses parfois.

L’une d’entre elles rencontrée au Night club « N’Mamba » sis dans le quartier Kabada 1, nous explique ses motivations.

« Je n’ai pas pour habitude de faire la prostitution, mais avec les mauvaises compagnies, je me suis retrouvée dans ça. Quand je sortais avec mes camarades la nuit, des fois on venait ici pour se recréer les samedis, quand on vient, elles profitent pour aller se prostituer, en partant à la maison d’autres pouvaient avoir 150.000fg jusqu’à 300.000fg en une seule nuit, pendant que moi je rentrais à la maison sans rien avoir, et les dimanches c’est dans ça qu’elles arrivaient à payer leurs frais de Tontine. Sur place, d’autres pouvaient payer 3 dimanches en un seul jour de Tontine, et moi je quittais souvent avec des dettes, donc pour éviter d’être indexée  et humiliée devant les gens, je me dis que je vais essayer. Pour la première fois que j’ai essayé, j’ai eu 240.000fg en raison de 30.000fg par homme, mais ça n’a pas été facile pour moi, parce que c’était une première expérience, mais actuellement ça ne me fait rien. Je satisfais mes besoins dans ça sans demander 1 franc à quelqu’un », confie une fille nommée Condé.

Continuant dans cette logique, cette jeune fille étudiante de la 2ème année à l’Université de Kankan donne d’autres raisons de son aventure dans cette pratique.

« Je suis là sans parents, et je me prends en charge, je me débrouille dans ça, je sais que cette pratique n’est pas bonne mais les circonstances obligent parfois, la meilleur façon de subvenir à nos besoins c’est de faire ça. Nous sommes nombreuses dans cette situation à Kankan ici, je me nourris et je paye mon logement dans ça, le coût de chaque rapport est fixé à 30.000fg, parfois on peut avoir jusqu’à 200.000fg et plus, pour passer une nuit entière avec un homme c’est à 100.000fg parfois 150.000fg et 200.000fg. Je joins les deux bouts dans ça en attendant l’argent de la Fac », poursuit-elle au micro de maguineeinfos.com.

Quant à la question liée à la prostitution en temps de grossesse, une autre interlocutrice dit le faire, mais préfère ne pas donner plus de détails.

« Je fais la prostitution dans cet état pour plusieurs raisons que je ne veux pas citer. Mais l’activité m’arrange quand-même », nous dit-elle.

Dans plusieurs bars, boîtes de nuit  et hôtels de la place, elles sont nombreuses à s’adonner à cette pratique qui devient de plus en plus récurrente dans la commune urbaine de Kankan. Rappelons qu’il exige beaucoup d’hommes et femmes mariés qui grossissent les rangs de ces travailleuses de nuit.