La maison du Président de l’UFDG a été démolie le samedi dernier par les bulldozers du Patrimoine bâti public. Mais cette casse est-elle conforme aux textes de lois? D’aucuns estiment que la justice a été piétinée au profit d’une satisfaction de certaines personnes. Maître Mohamed Traoré soutient que cela donne à croire que l’État même n’accorde pas de crédit à la justice.

Il justifie sa position par le dossier pendant devant les juridictions et qui oppose Cellou Dalein Diallo au Patrimoine bâti public dans cette affaire de domaines de l’État. Une soutient que la décision de casser la maison de l’ancien premier ministre devrait attendre la fin de la procédure judiciaire déjà en cours.

« Il semble que certains de ces bâtiments seraient dans un état de vétusté qui ne permet plus d’y loger des gens. On estime aussi qu’ils ne répondent plus aux normes de l’Habitat. Dans tous les cas, l’État n’a même pas besoin de donner les motifs pour lesquels il a démoli ces bâtisses. C’est sa propriété avec tous les attributs qui s’y attachent y compris le droit de la détruire », reconnaît-il, avant de soulever une exception sur le sujet.
« Mais quand il s’agit d’un bien dont la propriété est contestée devant le juge, il est pour le moins incompréhensible que l’une des parties en conflit -fut-elle l’État, détruise ce bien avant la fin de la procédure judiciaire. La balle est désormais dans le camp de la justice. Il faut espérer qu’elle saura rendre dans ce dossier une décision qui fera jurisprudence », indique l’ancien bâtonnier.

De toutes les façons, l’avocat reste insatisfait et estime que cette action n’honore pas l’État.

« En attendant, c’est un mauvais signal envoyé par l’État. C’est comme s’il n’avait pas lui-même confiance en la justice. Et si l’État ne fait pas confiance en la justice, comment les particuliers pourront-ils lui faire confiance ? Un État qui a de la défiance vis-à-vis de sa propre justice encourage tout simplement les citoyens à se rendre justice », soutient Maître Mohamed Traoré.

Adama Diallo