La mendicité est un phénomène d’indigence qui devient de plus en plus récurent dans le pays. Dans la commune urbaine de Kankan, il suffit de faire un tour devant les différentes mosquées et places publiques pour vivre cette réalité qui inquiète à plus d’un titre les citoyens.

Dans le Nabaya, on les aperçoit par dizaines à travers la ville. Pire, aucune mesure n’est prise pour lutter contre ce fléau ou au moins venir en aide à ces personnes. C’est le constat fait sur place par le correspondant régional de maguineeinfos.com.

« Actuellement, il y’a beaucoup de mendiants à Kankan. C’est une situation qui commence à inquiéter les gens. Ces personnes passent toutes leurs journées ici en train de mendier, ils vivent dans des conditions très  difficiles. Je demande aux bonnes volontés de leur venir en aide, mais il y’a d’autres qui ne sont pas mendiants et pourtant ils se font passer pour des mendiants, c’est un nouveau phénomène de la mendicité qui commence encore à Kankan. Les autorités doivent voir cela, d’autres peuvent être des bandits en train d’observer les lieux et les gens », explique Amara Kanté.

Parmi ces personnes, figurent des hommes et femmes d’âges très avancés.

« Je me suis retrouvée dans cet état depuis l’enfance, tout ce que Dieu fait est bon, et il sait pourquoi il a fait ça, depuis des années nous vivons dans des conditions assez difficiles, c’est en demandant 1000fg et 2000fg aux gens que nous avons nos dépenses. Certains n’ont pas de pieds, d’autres sont aveugles, d’autres ont les bras et pieds paralysés. Malgré tout cela nous avons des ambitions pour réussir comme les personnes normales. Mais d’autres viennent s’asseoir ici en se faisant passer pour des mendiants et souvent ils sortent gagnants à cause de leur mobilité », nous confie N’Nah Mariame Kaba

Moussa Diawara, citoyen interrogé sur place question, déplore aussi cette forme d’arnaque.

« A Kankan, il y’a des vrais mendiants qui ne peuvent rien faire. Par contre, des gens se font passer pour des mendiants sans handicap, ils n’ont rien comme handicap, ils se portent très bien, ils refusent juste de travailler, c’est des paresseux et non des mendiants », regrette notre interlocuteur.

A part les petits gestes des bonnes volontés, cette couche ne bénéficie d’aucune assistance des autorités, même pas une mesure permettant de les caser à un endroit sécurisé.