À l’image de leurs collègues des autres institutions d’enseignement public public, les étudiants de l’université Juluis N’yéréré de Kankan restent encore dans une précarité sans précédent. Le manque de logement, de manger et de moyens de transport font vivre ces jeunes dans un calvaire connu de tous. C’est le constat alarmant fait par notre correspondant régional basé au centre de Nabaya.

 

Interrogés sur leurs conditions de vie et d’études, nos interlocuteurs ont décrit une situation qui nécessite l’oreille tendue des autorités du pays. Il se trouvent que beaucoup d’étudiants sont sommés de quitter leurs domiciles, faute de payement des frais de loyer. C’est dans cette vie incertaine qu’on a rencontré Aboubacar Camara,  étudiant en troisième année.

« Mes problèmes sont énormes, je ne peux pas tout expliquer. Au début ,on avait pris une maison au quartier Énergie et à chaque fin de mois on payait la location à travers les petits contrats qu’on avait après les cours, mais la semaine passée, le proprietaire de la maison nous a fait comprendre qu’un des membres de la famille doit désormais habiter dans cette chambre, sans nous avertir un mois avant. Dans ces jours, nous chercheons une chambre à Bordo parce qu’on ne peut pas rester ici », se lamente t-il.

Cependant, d’autres ne sont pas frappés par le fouet de la galère de Kankan. C’est la lecture faite par Mory Konaté, étudiant en deuxième année.

« À kankan, je peux dire que tout va bien, parce que nous sommes deux dans la chambre, et chacun d’entre nous profite parfois pour faire Taxi-moto, donc on paie nos prix de loyer et brochures dans ça en attendant d’avoir nos pécules. Apparemment la seule chose qui nous fatigue un peu c’est le problème de manger, nous sommes des simples étudiants et nos parents ne sont pas là, très difficilement on prepare le riz, je suis obligé d’acheter le riz pour manger, on ne mange pas vraiment à notre faim comme chez nous et c’est ce qui nous fatigue un peu à Kankan », lance t-il et à d’une autre d’ajouter: « Moi, je suis logée dans une famille, malgré ça aussi, le problème d’argent me tracasse, pour dire vrai, homme et femme nous ne pouvons pas vivre sans argent, pour avoir 5000fg à Kankan, c’est assez dur, des fois je peux passer une semaine sans toucher 5000fg, mais quand tu as parfois un bon copain, il peut t’aider, certains de nos amis sont vidés de leurs chambres pour faute d’argent, d’autres aussi pendant qu’on n’est en plein cours, ils pensent à quoi trouver à manger le soir après le cours, la vie estudiantine n’est pas facile, mon cas est quand même mieux », dit  Suzanne Mara, étudiante en première année.

A cela, s’ajoute le problème lié au transport des étudiants. Et ce, malgré l’arrivée des Uni-bus.