Les avocats de Dr Cissé, ancien directeur de la CNPS, ont animé une conférence de presse ce lundi 08 mai 2022 pour dénoncer la procédure qui a mis en prison le désormais ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale. Limogé le 05 Mai dernier, le prévenu n’est pourtant pas coupable des faits qui lui sont reprochés, selon ses conseils.
Le montant dont il est accusé de détournement, est logé dans le compte de l’entité qu’il dirigeait au lieu de son compte personnel. C’est en tout cas, les explications avancées par les avocats de Dr Cissé.
«Le vendredi, 29 avril 2022, par coup de téléphone, Dr. Fodé CISSE, en sa qualité de Directeur Général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), a été convoqué de venir de toute urgence à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires (DCIJ) sans pour autant lui faire connaître les motifs, et ce en violation flagrante des dispositions de l’article 82 du Code de procédure pénale qui régissent la convocation par un officier de police judiciaire d’une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction. Se reprochant de rien, Dr. CISSÉ s’est toutefois volontairement et immédiatement rendu dans les locaux de la DCIJ où, sans aucune forme de procédure, il a été soumis à un interrogatoire musclé autour de prétendues malversations financières portant sur un montant de 1. 277. 726. 940 GNF. Or, Dr. Cissé a démontré devant les enquêteurs, avec preuve à l’appui, que ledit montant est actuellement cantonné de façon intacte sur l’un des comptes bancaires de la CNPS et non sur son compte bancaire personnel », a rappelé l’avocat.
Par ailleurs, il dénonce ce qu’il appelle la violation de la procédure qui a conduit à l’arrestation de son client. Il dénote également une incohérence entre l’audition, l’arrestation et le limogeage de Dr Cissé.
« En dépit de son innocence, les enquêteurs ont privé Dr. Fodé Cissé de sa liberté du 29 avril au 9 mai 2022, soit 11 jours, sans lui faire reconnaître son droit élémentaire à l’assistance d’un avocat dès l’instant de la privation de liberté. Aussi, la notification de la garde à vue, le respect de sa durée et la prolongation de celle-ci, tels que prévus par les dispositions de l’article 134 du Code de procédure pénale, ont été savamment bafoués à la DCIJ. Pire, bien qu’il bénéficie du principe sacrosaint de la présomption d’innocence, Dr. Cissé a été limogé de son poste par un décret du 5 mai 2022 sous prétexte des faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écritures publiques et complicité, alors que ces infractions n’apparaissent nulle part dans les procès-verbaux d’audition des 29 avril et 4 mai 2022, établis par les enquêteurs de la DCIJ.
Face à ces violations graves et inadmissibles des droits de l’homme, et plus particulièrement des garanties procédurales, en ma qualité de conseil de Dr. Cissé, je dénonce avec force ces pratiques d’un autre âge qui sapent les fondements d’un procès juste et équitable, et espère que toutes ces irrégularités relevées ci-dessus seront ultérieurement réparées par la nullité de la procédure et la mise en liberté immédiate de Dr. Fodé CISSÉ », dénonce Maître Kpana Emmanuel BAMBA, Avocat à la Cour.
Ousmane Baldé