Des responsables des structures syndicales de l’éducation n’apprécient pas la décision du Ministre guinéen de l’Enseignement pre-universitaire et de l’Alphabétisation relative à la prestation du serment des acteurs œuvrant dans le processus des examens nationaux. Après le Secrétaire général de la fédération syndicale professionnelle de l’éducation,  c’est autour du syndicat national de l’éducation de mettre le pied dans le plat de Hawing Guillaume. Michel Pépé Balamou puisque c’est de lui qu’il s’agit qualifie cette action de la poudre aux yeux. 

Jurer sur le Coran et sur la Bible est-il un moyen de dissuader les acteurs en charge des examens nationaux de se livrer à des actes de corruption devant favoriser les cas de fraude en période d’examen? Rien ne justifie cette décision du Ministre Hawing Guillaume rétorque le secrétaire général du SNE. Pour Michel Pépé Balamou, cela est plutôt une stratégie pour l’autorité supérieure  en charge de l’éducation nationale de céder au populisme.

« En mettant la main sur la Bible et le Coran pour signifier au grand jour leur souci de transparence dans la gestion du budget des examens nationaux et leur volonté de reverser le reste au trésor public et à éradiquer en amont ces différentes fraudes, nos autorités éducatives  auront la pleine légitimité de faire jurer les autres  sur les livres saints. À  défaut, c’est  la poudre aux yeux. Le bon exemple vient d’en haut et l’imitation d’en bas », indique t-il.

Jusqu’à preuve du contraire, ce responsable syndical, reste convaincu que la revalorisation des primes de surveillance, de supervision, de correction et l’application stricte des sanctions  disciplinaires et pénales sont les seuls moyens efficaces et dissuasifs de la fraude et de la tentative de fraude aux examens nationaux.

« Dans tous les cas ce ne sont pas  la Bible et  le Coran qui pourront lutter contre la fraude électronique aux examens nationaux. Sortons du populisme et prenons les vraies mesures de prévention,  de sensibilisation et de répression des fraudes et tentatives de fraudes. Même dans les États théocratiques (Arabie saoudite, Iran, Vatican etc) on ne fait pas jurer les surveillants  sur les livres saints  à plus forte raison dans une république  comme  la Guinée  qui est régie  par les lois et non les livres saints », martèle Michel Pépé Balamou.

Yam’s Cheick Camara