En tournée gouvernementale dans les régions administratives de la Guinée, dans le cadre de la prise «directe» du contact avec les populations locales, en vue de toucher du doigt les réalités qu’elles vivent, selon les autorités, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a fait ce jeudi 9 juin, l’état des lieux de la situation qui prévaut dans les préfectures du pays. C’est dans une édition spéciale dénommée «FM immersion gouvernementale Labé», à travers une synchronisation des radios locales, où plusieurs journalistes ont co-animé l’édition, que le ministre de l’habitat a dressé un constat alarmant que traversent les localités déconcentrées.
Selon Ousmane Gaoual, tous les ministres qui se sont déplacés sont unanimes de l’absence de l’État dans toutes les localités visitées. Une absence, que l’ancien député situe à deux niveaux. C’est l’infrastructure et le personnel.
«On a pu le constater en forêt, au niveau des infrastructures publiques, l’État n’y ait pas du tout. Les bâtiments sortent de (…) coloniale ou tout juste après l’indépendance, ce qui devrait symboliser de l’État. Ça c’est déjà un constat qui est partagé et tous les secteurs, que vous prenez la médecine, l’élevage et l’agriculture, que vous prenez les infrastructures de l’habitat, que vous prenez les logements, même les bureaux des préfets, c’est quelque chose qui est désagréablement difficile à voir.
Le même constat qu’on a fait dans certaines préfectures de la forêt, alors que y a des localités où l’infrastructure en terme de bâtiments était là quand-même. En Haute-Guinée ces bâtiments existent mais les équipements n’existent pas», dépeint le porte-parole du gouvernement.
Le deuxième constat fait par le ministre de l’urbanisme et de l’habitat, est lié à l’insuffisance du personnel dans les différents services de l’administration. Ce constat s’étend sur toutes les préfectures et sous-préfectures du pays. Là aussi, le besoin se pose avec acuité, surtout dans les services relevant de son département. C’est le même constat qui se révèle également dans le secteur de la sécurité, de l’agriculture et tant d’autres.
«Entre 60 et 80% du personnel de l’Éta manque dans les collectivités déconcentrées. Ça c’est quelque chose d’inimaginable. J’ai pris rien que le secteur de l’habitat qui relève de moi, 85% du personnel devant venir ici pour assurer normalement le fonctionnement de mon service de l’habitat, sont absents dans la région (de Labé, ndlr). A Koubia y a une personne, à Tougué encore y a une personne, à Mali y a deux personnes. C’est chaque fois une ou deux personnes au moins sur 25 qui devraient être là. Aucune sous-préfeture quasiment n’a un représentant légal de l’habitat alors qu’on devait avoir cinq personnes par sous-préfeture. Lorsque c’est comme ça sur le secteur de l’habitat, ce que l’État est absent. C’est le même constat pour le ministère de l’agriculture, c’est le même constat pour la sécurité, c’est le même constat pour tous les secteurs. l’État dans la ressource humaine qui doit accompagner les politiques publiques, qui doit accompagner l’État dans la mise en œuvre des projets de développement, dans la prise en compte des préoccupations des populations est absent. Et ça c’est quelque chose qui est partagé par l’ensemble des ministres», déplore l’ex chargé de communication de l’UFDG.
Autre constat alarmant que dressent les ministres, c’est la disette de l’eau et de l’électricité, deux denrées pourtant indispensables. Et c’est dans les régions de Labé et Kankan que ce manque a été plus ou moins constaté par les ministres au cours de leur périple.
«Mais des dispositions sont en train d’être prises et je pense qu’à l’allure où vont les choses, on peut très rapidement avoir un ouf de soulagement par rapport à ces deux questions prises en considération par les autorités, comme des priorités de développement», a-t-il annoncé dans son intervention qui a duré près d’une cinquantaine de minutes.
Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.com