Depuis l’annonce hier lundi, 19 juillet 2022, du taux d’admission au BAC par le Ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Monsieur Guillaume Harwing, qui s’élève à 9%, des commentaires vont tous azimuts. Si certains observateurs et acteurs de la société civile jugent ce taux catastrophique, pour d’autres par contre il est le reflet net du niveau des élèves guinéens.

Qui parle du système éducatif, parle de tout un maillon : du grand décideur au plus petit exécutant jusque dans les familles, chacun a un rôle à jouer. Mais, laissez-moi vous dire qu’un enfant a, dans un premier temps, deux milieux : la famille(1) et l’école(2). Lorsque ces deux milieux n’assument pas pleinement et correctement leur rôle et qu’ils ne communiquent pas régulièrement entre eux pour s’entraider, l’enfant se trouvera forcément un troisième milieu qui n’est autre que la rue (3).

A présent, essayons d’établir les faits selon les milieux susceptibles de protéger et encadrer l’enfant.

1- La famille: elle est définie comme étant la cellule de base de la société, autrement dit, le soubassement de la société. Sur ce point, vous conviendrez avec moi que les parents sont les premiers éducateurs de l’enfant. Il est de leurs devoirs de veiller, sans relâche, sur l’éducation et l’instruction des enfants.

Malheureusement, de nos jours, des parents d’élèves pensent que payer la mensualité de leurs enfants suffit pour remplir leurs devoirs de parents. Certains n’ont même pas le temps de contrôler l’évolution de leurs enfants à l’école ; ils se contentent tout juste de payer leur mensualité. Triste réalité !

Un parent doit connaître là où son enfant étudie ; il doit connaître ses encadreurs et ses enseignants, communiquer avec eux au moins deux à trois fois par semaine pour connaître la conduite de son enfant. Lorsque j’entends un parent d’élève dire qu’il est pressé que les écoles ouvrent leurs portes pour envoyer son enfant et se reposer enfin, je me dis Wow qu’elle irresponsabilité !

2- L’école: voici le deuxième lieu où l’enfant doit fréquenter après ses premiers pas pour acquérir le savoir-faire et savoir-être.

Les encadreurs doivent être rigoureux dans le recrutement des élèves. Ils doivent refuser d’inscrire un élève sans connaître ses parents ou tuteurs afin d’établir une communication pour le suivi régulier de l’enfant. Si toutefois, les encadreurs constatent un comportement inhabituel chez l’enfant ou la baisse de son niveau, ils doivent attirer l’attention de ses parents et ensemble, trouver des voies et moyens afin de rehausser son niveau. C’est pourquoi, les encadreurs et les familles doivent toujours communiquer sur l’évolution des enfants et trouver des solutions pour le bien-être de l’enfant.

Aussi, les autorités des différentes écoles doivent surveiller de manière pédagogique, l’évolution des cours dans les classes, la compréhension des élèves, la préparation des enseignants pour s’assurer que chacun fait exactement ce qu’il doit faire pour la réussite de l’année scolaire en cours. C’est à ce niveau, j’attire l’attention de l’inspection générale de l’éducation et l’invite à multiplier les contrôles dans les écoles publiques et privées et de veiller strictement au bon fonctionnement de ces établissements car, pour moi ce service est le poumon dans le processus de réforme de l’éducation.

Enfin, le Gouvernement doit, en ce qui le concerne, veiller non seulement à ce que les établissements d’enseignement mercantilistes où des gens ne pensent qu’à remplir leurs poches au détriment de la bonne formation des élèves, mais aussi assurer la formation continue des formateurs, tout en réadaptant le contenu des programmes d’enseignement au marché de l’emploi. En sus, l’Etat doit assurer la construction et la rénovation des infrastructures scolaires.

Lorsque les parents d’élèves et encadreurs échouent dans la formation des enfants, ces derniers se retrouvent dans la rue.

3- La rue: lieu où tout le monde se retrouve, est un milieu où l’enfant peut facilement se retrouver lorsqu’il ne bénéficie pas d’un meilleur suivi et encadrement des parents et encadreurs. Et lorsqu’il se retrouve dans la rue, il est exposé quotidiennement aux dangers de celle-ci, notamment la mauvaise fréquentation. C’est pourquoi, il faut donner le goût d’apprendre aux enfants à l’école pour éviter qu’ils ne deviennent des ratés de la société.

L’influence donc des parents et encadreurs dans les écoles peut aider un enfant à développer son goût d’apprendre. Bref, la réussite d’un enfant est l’affaire de tous !

Par Oumar Diané, acteur socio-éducatif