Accusé des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux entre autres et placé en détention provisoire depuis plusieurs mois, l’ancien ministre et ancien président de la commission électorale nationale indépendante, Lounceny Camara est décédé le samedi, 21 août à Conakry. Selon le Ministère de la justice, il est décédé suite à un arrêt de cardio respiratoire.
Comme Rozer Bamba au temps Alpha Condé, Lounceny Camara est le premier prisonnier politique à perdre la vie sous l’ère de Mamadi Doumbouya alors qu’il était en détention. Cette façon de mourir suscite colère et indignation chez de nombreux acteurs politiques et sociaux du pays. Parmi eux, Pépé Francis Haba, président de l’union guinéenne pour la démocratie et le développement, qui s’interroge sur la détention à longue durée des détenus préventifs en Guinée.
« C’est vrai qu’il était accusé de corruption, d’enrichissement illicite, mais malheureusement il est mort en détention. Cela nous amène donc à nous poser des questions sur la détention à longue durée de notre système judiciaire. Cela nous amène à nous demander pourquoi la justice est quelquefois expéditive par rapport à certaines questions d’ordre politique. Nous demandons à ce que ce système soit revu, car nous regrettons qu’il y ait un mort de plus en prison, après le cas de Roger Bamba », a déploré ce membre de l’ANAD.
Selon Dame Djénab Condé, la femme du défunt, la demande d’évacuation sanitaire de son mari a été rejetée par les autorités judiciaires. Ce qui selon elle aurait précipité la mort tragique de son époux.
Yam’s Cheick Camara