La date marquant l’an 1 du CNRD au pouvoir, n’aura pas changé grand-chose dans le quotidien des Kindianais. C’est en tout cas ce qu’on pouvait lire des différentes réactions des populations de la ville. Ce lundi 05 septembre 2022 s’est présenté donc comme un jour ordinaire au centre-ville.
Très tôt, les activités se sont déroulées comme d’habitude. Auprès de ces quelques citoyens, l’appréciation de la première année au pouvoir de la junte guinéenne est plutôt sombre. Obligé de faire taxi-moto il y a de cela 1 an, Kémoba DIALLO, exprime son désespoir de ne pas voir le changement tant souhaité. Ce diplômé en chimie regrette le peu d’intérêt des autorités à la jeunesse. « Par manque de boulot, je suis obligé de faire taxi-moto. En dehors la récupération des biens de l’Etat que j’apprécie, je crois que la vie reste encore chère. Tout a augmenté », a laissé entendre le jeune diplômé.
M’Mahawa SYLLA, vendeuse de feuilles de manioc au grand marché de Kindia, déplore aussi la situation des femmes notamment de ce marché. Pour elle, le défi reste énorme. « Nous demandons à Mamadi DOUMBOUYAH de faciliter l’emploi de nos enfants pour qu’on sorte de cette galère. Moi je vends les décoctions pour pouvoir vivre. Chez moi à la maison, je n’ai même pas un matelas pour dormir. Nous souffrons énormément », a laissé entendre la soixantaine. Rencontré à sa place où il vend des tissus, Mohamed Lamine SOW lui se montre plus dur vis-à-vis de la junte. « Je n’ai vu aucun changement. Le CNRD doit surtout arrêter le déguerpissement. Imaginez, quelqu’un qui a construit une maison durant toute sa vie se voit déguerpi du jour au lendemain. C’est difficile », déplore le vendeur.
Selon des informations, certaines femmes leaders de Kindia consultées par le Gouverneur, auraient exprimé le souhait de ne pas assister au défilé militaire marquant l’an 1 du CNRD au pouvoir. Motif selon nos sources, la détention de l’ancien ministre natif de Kindia et également membre de l’ancien parti au pouvoir Oyé GUILAVOGUI. Une rumeur démentie par des femmes rencontrées ce 05 septembre au camp Kémé BOUREMA. « Nous apprécions et saluons les actes de Mamadi DOUMBOUYAH durant cette année de gestion. Si certains de nous avaient eu cette réaction, moi personnellement je n’en sais rien. Les femmes de Kindia ne sont pas habituées à désavouer un chef. Nous reconnaissons que la population souffre et qu’il faut un changement dans les mois à venir », a répondu Mama KOUYATÉ.
À la première région militaire donc, l’heure était plutôt à la fête. Défilé des troupes, parades, discours et collation ont marqué cet anniversaire du CNRD.
Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.com