Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, deux responsables du front national pour la défense de la constitution et Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif du bureau politique national de l’union des forces républicaines sont en prison depuis plus d’un mois maintenant. Face à cette détention préventive prolongée, le pool d’avocats de ces acteurs sociaux et politiques perd d’office son sans froid et dénonce une lenteur dans la procédure. Parmi les conseils, Me Salifou Béavogui qui tire la sonnette d’alarme.
Le Coordinateur national du FNDC et Cie ont été interpellés et jetés en prison pour des faits présumés de troubles à l’ordre public, entre autres. Cela suite à l’appel à manifester lancé les 27 et 28 juillet derniers dans le grand conakry et à l’intérieur du pays. Plus d’un mois passé après leur arrestation, rien ne trame dans leur dossier. Ce qui amène un de leurs avocats à penser que ses clients sont en train de purger des peines pour lesquelles ils n’ont pas été emprisonnés.
« Le cas Foniké Manguè et compagnie, c’est vraiment de la tristesse, l’angoisse et de la désolation totale. C’est-à-dire que nous retombons dans les pratiques du passé alors qu’on a tous voulu, à partir du 5 septembre, le changement, un grand changement. Foniké, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya sont, véritablement, en train de purger maintenant les peines pour lesquelles ils n’ont pas été condamnés. Ils sont en prison depuis début août », dénonce Me Salifou Béavogui.
Plus loin, l’avocat pointe un dossier quasiment vide de sens et il exhorte à la libération immédiate de ses clients.
« Ils ont été suffisamment entendus sur le fond. La responsabilité pénale étant personnelle et individuelle, le parquet, en tout cas jusqu’au moment où on se quittait, n’avait pas pu apporter la moindre preuve de toutes les infractions. Nous pensions même que la semaine qui allait suivre, le procès allait s’ouvrir, mais hélas. Je crois que, lorsqu’un calendrier est extrajudiciaire, ça donne naissance à la lenteur de la procédure et la lenteur de la procédure est préjudiciable à nos clients qui sont privés de leur liberté aujourd’hui. C’est un dossier qui est totalement vide, le procès peut s’ouvrir à tout moment. Mais ce sont des pratiques du passé. Vous vous souvenez, nous avions des clients qui ont fait 8 ou 9 mois en prison sans procès et ont été libérés sans preuve. Nous demandons immédiatement l’ouverture de leur procès », a-t-il plaidé.
Yam’s Cheick Camara